C
ameron Daltrey est agent de probation et se porte donc garant pour les malfrats libérés sous caution. En théorie, il devrait lui rester du temps pour s’occuper de sa petite amie qui est danseuse dans un bar à striptease, mais en pratique, il fait de l’excès de zèle et poursuit lui-même les criminels qui ne respectent pas leurs engagements. Il se transforme alors en Codeflesh, un justicier / chasseur de primes qui arbore un masque orné d’un code-barre, et ramène les malfaiteurs en prison. Une double vie qui ne s’avère pas de tout repos…
Après Corps de pierre, Delcourt propose une autre œuvre écrite par Joe Casey et dessinée par Charlie Adlard. Cette première collaboration du duo connut une parution pour le moins erratique outre-Atlantique, avec cinq épisodes publiés dans la revue Double Image, trois dans la magazine Double Take et le dernier uniquement dans le TPB. Malgré ces déboires éditoriaux, force est de constater que l’ensemble demeure très cohérent.
Cette saga raconte donc l’histoire d’un homme qui prend plaisir à poursuivre les clients qui ne se présentent pas aux convocations des juges. Chacun des neuf chapitres invite à suivre une traque qui se termine par un affrontement à mains nues entre le héros et un adversaire généralement très coriace, voire doté de pouvoirs. Si le masque de Codeflesh fait inévitablement penser à celui de l'énigmatique Rorschach de Watchmen, la célèbre tache étant remplacée par un code-barre, cette partie-là du récit n’est cependant pas la plus intéressante, surtout que l’auteur se garde bien de narrer l’origine des vilains. La véritable force de cette série qui monte en puissance au fil des arrestations se situe au niveau de la relation amoureuse développée en arrière-plan par l’auteur. Celle-ci permet notamment de pointer du doigt toute la difficulté de mener une activité de super-héros sous une identité secrète.
Visuellement, le dessinateur de Walking Dead délaisse ses zombies au profit d’une ambiance tendue et bien sombre, digne des polars signés Ed Brubaker. Alternant scènes d’action et passages plus intimistes avec beaucoup d’aisance, il propose une mise en scène efficace qui contribue à la lecture fluide de l’album. Notons également un dernier chapitre pourvu d’une narration innovante, qui repose sur un décalage entre des images du quotidien et des bulles qui reprennent le texte d’une lettre qu'il a écrite à sa bien-aimée.
Codeflesh est une très bonne surprise qui ravira les amateurs de polars flirtant avec le genre super-héroïque.
Je suis toujours intéressé de voir d’autre œuvre de l’un des dessinateur du génialissime Walking Dead. A noter que Corps de pierre réalisé par la même équipe à savoir Joe Casey et Charlie Adlard avait été une surprenante réussite.
On retrouve une espèce de canevas commun à savoir l’humanisme de personnages qui sont obligés par la force des choses à se dépasser. J’avoue avoue avoir apprécié la lecture de ce héros, agent de probation de métier, qui joue au justicier. Par contre, la fin de l’intrigue m’a un peu laissé de marbre. Le masque orné d’un code barre est par contre une excellente idée.
A la lecture, j’ai eu une réflexion sur le rôle de la justice. Visiblement, on préfère des gens qui règlent le problème par d’autres moyens non légaux. On banalise ce type de comportement en ne le remettant pas en question. Il ne faudra pas s’étonner qu’un jour, il puisse y avoir des conséquences. Mais bon, ce n’est que de la bd ou du cinéma avec le degré d’influence qu’on lui prête.