Écosse, 1745, la révolution est proche. L’héritier des Stuart doit débarquer pour reprendre le contrôle du pays et même conquérir la couronne de Grande-Bretagne. Trahissant Lord Menmuir, son père, qui a choisi de rester fidèle aux Anglais, le jeune William collabore avec les Jacobites. Pendant ce temps, sa sœur a été hospitalisée. Elle reste muette et prostrée depuis la mort probable de Joseph Callander. Toutefois, celui-ci a survécu à ses blessures, sauvé par Ian Tullibardine. Après plusieurs mois de convalescence, il est bien décidé à trouver celui qui a truqué ses esquisses pour le faire accuser d’avoir déshonoré Amélia.
Suite et fin du diptyque scénarisé et dessiné par Philippe Aymond. Le conflit entre Whigs et Tories s’intensifie, mais constitue seulement une toile de fond intéressante et dramatique. Ce sont les individus qui constituent le véritable sujet : Joseph, bien entendu, à la recherche des preuves le disculpant ; William dont les choix pourraient avoir des conséquences funestes pour lui et sa famille. Le chaos accompagnant la guerre exacerbe les sentiments, crée des écrans de fumée dissimulant la vérité et offrant des opportunités d’actions à certains. Ce maelström fait de haine, d’amour, de jalousie, de trahison, d’ambition, d’amertume ou encore de vengeance, entraîne les êtres dans une danse incontrôlable où la petite histoire se mêle à la grande.
L’auteur livre un récit rythmé et équilibré, aux personnages attachants. Cette empathie est facilitée par l’excellence du dessin et de la colorisation. Le soin apporté aux visages permet de mettre en valeur les nombreuses émotions des protagonistes qui évoluent dans des décors précis et évocateurs.
Une aventure « à l’ancienne », digne des œuvres de capes et d’épées, de chevalerie ou de piraterie qui ont peut-être enflammé l’imagination de quelques ex-jeunes lecteurs.
Fin de cette série avec cet album qui se laisse lire mais dont j'attendais bien plus aprés la découverte du premier. On doit d'ailleurs attendre de nombreuses planches pour voir réapparaître Joseph, ce qui fait quelque peu patiner le récit : on ne voit pas où on nous mène, quels sont les personnages et les enjeux qui sont présentés. Les batailles prennent beaucoup de place, alors que Joseph et son amour contrarié deviennent quasiment accessoires. Du coup, on se désintéresse de l'ensemble qui s'approche d'une évocation historique des conflits politico-militaires de l'Ecosse du XVIIIe siècle - autant dire que ce n'est pas le genre de sujet qui passionne les foules !
Dommage car l'idée méritait une autre intrigue.
Se laisse lire sans voir le temps passer. Les ambiances d'Ecosse, la profondeur des personnages... de bons ingrédients dans un bon diptyque. Dommage que ce ne soit pas une série plus longue.