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utrefois, Galkiddek fut terre de bonheur et de félicité. C’était avant la guerre qui causa la mort d’Éloée. Depuis, le baron Galohan sème la désolation aussi sûrement que le désespoir l’étreint… et ses exactions entrainent inimitiés et désir de vengeance.
Nouvelle thématique pour Frank Giroud avec Paolo Grella aux crayons comme aux pinceaux.
Si le récit s’ancre dans un contexte moyenâgeux et laisse percevoir quelques développements magiques, il ne tombe toutefois pas dans l’heroic-fantasy pur et dur avec dragons, gnomes et magiciens maléfiques. Certes, l’épopée est faite de combats, de haine ou de rancœur, mais il y est également question d’amour, de douceur et de beauté. Ainsi, dans un registre médiéval fantastique, les décors - au demeurant fort impressionnants - offrent un cadre où la complexité des personnages peut pleinement s’exprimer puisque derrière le masque des apparences, chacun n’est que composition.
Sur ce type de production, le dessin revêt une importance prépondérante. L’exagération dantesque des paysages, la démesure des conflits et de la musculature guerrière des héros relèvent de la marque de fabrique du genre. Ici point de cela ! Tant dans la violence que dans les passions, il émane du graphisme de Paolo Grella une fragilité qui transparaît au travers des expressions ou des plans rapprochés. Galkiddek joue sur d’autres tonalités, plus nuancées, plus subtiles.
Un album qui semble creuser - avec réussite - son propre sillon. Le décor est planté, les personnages et leurs motivations sont en place… il ne reste à Éloée qu’à ressusciter d'entre les morts !
Le début de cette histoire ne sera pas aisé à comprendre. On s'aperçoit au fur et à mesure que le méchant de service n'est rien d'autre que notre héros avec l'émergence au milieu du récit d'une héroïne. La fin va se révéler plutôt riche en révélations et on va commencer à apprécier cette histoire qui prend la tournure d'une vengeance à petit feu. Il demeure des zones d'ombre: pourquoi le comte a t'il enlevé la Princesse pour l'accueillir dans son château ? Mystère...
Au niveau du dessin, certaines pages sont magnifiques et d'autres beaucoup moins avec des personnages presque méconnaissables. Cette irrégularité du trait ne sert pas vraiment la série.
Le scénario tient suffisamment en haleine pour donner au lecteur l'envie de poursuivre au second tome sachant que cela sera une trilogie signé par l'excellent Frank Giroud qui déçoit rarement.