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our Vincent Sisco, les affaires se compliquent. À peine a-t-il retrouvé sa jeune sœur que celle-ci est enlevée. Afin de la sauver, il doit se débrouiller pour que son président ne prononce pas à l’ONU le discours visant à demander une intervention militaire en Albanie, dérangeant ainsi les plans des marchands de viande humaine.
Cette fin de troisième cycle confirme tout l’intérêt porté à cette série survitaminée dont la recette est maintenant bien connue et terriblement efficace : dessin plein d'énergie de Thomas Legrain, qui propose des protagonistes expressifs et des décors urbains soignés, et narration bien maîtrisée qui alterne complots, actes violents et découverte de la psychologie d’un héros pour le moins ambigu. C’est certainement sur ce dernier point que se situe le vrai tour de force de Benec : amener le lecteur à s’attacher à un personnage froid et brutal qui, s’il travaillait pour la mafia, serait qualifié de tueur à gages.
Ce sixième tome semble vouloir rompre avec un style d’histoire (menace/action/réaction/élimination de la menace) que le format diptyque pourrait finir par rendre monotone. Tout en restant fortement ancré dans l’espionnage et les intrigues politiques réalistes, le scénario introduit une dose d’enjeux personnels qui vont obliger Sisco à effectuer des choix cornéliens. Enfin, le final, lourd de conséquences, annonce une suite qui devrait réserver son lot de surprises et se concentrer encore davantage sur l’homme plutôt que sur l’agent.
Sisco est entré dans le cercle fermé des séries grand public qui touchent à l'excellence.
Sisco, notre corse a sans doute laissé la paresse au berceau, mais pas le sens de la famille, car touchez un cheveux de sa soeur, et il voit rouge...Très beau dessin, avec un scénario solide et à la sortie, un excellent album...