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n toute discrétion, Caius Julius César envoie Alix aux confins du monde romain, là où, trois siècles auparavant, Alexandre le Grand fit faire demi-tour à Bucéphale. Le juvénile patricien doit retrouver le sceau du mythique conquérant et le rapporter à celui qui a déjà franchi le Rubicon pour fondre sur Rome.
Alors que Thierry Démarez et Valérie Mangin s’intéressent aux vieux jours d’un Alix devenu sénateur, Marc Jailloux perpétue l’héritage de Jacques Martin et poursuit les aventures antiques du fils adoptif d’Honorus Galla.
Ce trente-deuxième opus des péripéties du tumultueux Gaulois converti aux vertus de la romanité ne connaîtra vraisemblablement pas les honneurs du triumphus tant son récit est sans surprise. Ainsi, le consul des Gaules confie-t-il à son protégé une mission impossible et un mystérieux prisonnier qui s’avèrera être le roi déchu d’un lointain royaume qu’Alix aidera à reconquérir son trône et son honneur tout en sauvant, au passage, la princesse locale … Veni, vidi, vici !
L’intérêt de l’album n’est donc pas dans un scénario par trop classique, mais plutôt dans son graphisme qui retrouve les canons de la ligne claire du maître belge et ramène quelques années en arrière, à une époque où les légions se perdaient et les Spartiates se comptaient sur les doigts d’une main.
Quoi qu’il en soit, La dernière conquête possède la saveur de ces vieilles parutions qui ravira les plus nostalgiques, et rebutera sûrement les jeunes lecteurs tant les planches pâtissent d’une typographie qui ne facilite en rien la lecture.
Il est toujours risqué, surtout en couverture, d'effectuer un gros plan, Marc Jailloux s'en tire honorablement. De même quand il faut illustrer Alexandre le Grand, célèbre pour sa beauté.
Après ce panégyrique, les défauts. La qualité de dessin n'est pas constante, surtout pour les profils et la BD est mal rythmée: beaucoup de vignettes sur des dialogues et un manque criant sur les scènes d'action (le combat signal se joue en 3 coups de cuillers à pot).
Quant au scénario: Alix joue encore le larbin de César. En -49 le grand homme qui comme tous les conquérants se réfère à Alexandre a besoin d'un symbole; il envoie Alix.
L'Histoire ne casse pas des briques, on lit l'album sans avoir l'impression d'avoir perdu son temps. Mais je ne le relirai pas avant longtemps...
La 1ère partie de l'album impressionne et fait vraiment penser que la série a trouvé de dignes successeurs à Monsieur jacques Martin.
La 2è partie, moins réussie aussi bien sur le plan graphique que scénaristique, déçoit un peu.
Je ne vais rien dire de l'histoire, pour ne pas trop la dévoiler (juste cette remarque : à quoi bon donner une place centrale à un lion qui ne sert à rien, au final ?).
Par contre, le dessin, qui donne très bien le change dans la 1ère moitié de l'album, laisse ensuite à désirer ; certaines proportions des personnages ne sont pas toujours très bien maîtrisées, certaines cases sont bâclées (impensable, pour du "jacques Martin") et moches. C'est dommage, car le dessinateur sait visiblement dessiner.
Au final, je suis resté un peu sur ma faim.
Et comme d'autres, j'imagine, cela m'a redonné envie de lire les albums du Maître. C'est déjà ça.
Alix se trouve dans la ville de Suse en Afghanistan à la recherche du trésor d Alexandre le Grand. C est un véritable album d aventure que nous offre la scénariste Géraldine Ranouille illustré admirablement par les dessins de Marc Jailloux.
Après le sursaut du Testament De César (T29) et la série off-shoot de Senator, on croyait la série -mère relancée pour de bon. Hélas, l'espoir était de courte durée, car ni la Conjuration, ni Sarapis ne parviennent à maintenir le niveau, et ce n'est certainement pas ce Dernière Conquête qui redressera la barre non plus. Oui, graphiquement, c'est réussi, mais niveau scénario, c'est très faible et même improbable, surtout dans le format 46 pp. Sur un format 64PP, cela aurait été plus crédible.
Une entrée en matière trop longue, un énorme périple de la Gaule Cisalpine jusque dans le fin fond de la Bactriane et une pointe vers l’Afghanistan/Pakistan actuel à la recherche d'un trésor Alexandrien improbable, sans compter une intrigue mal ficelée et l'affrontement avec le vilain-méchant-pabôô, le sauvetage de la belle princesse (qui évidemment tombera pour Alix, plutôt que le Romain), c'est vraiment trop pour un seul album classique. D'où d'énorme coupes et raccourcis pour essayer de finir dans les temps et l'espace prévu. Comme trop souvent chez Alix, les dernières pages sont bâclées.
On y retrouve toutes les maladresses et ambiguïtés narratives (par ex: le trésor trouvé, mais re-caché par "sagesse) fait que l'on referme le bouquin en se disant: tout ça pour ça... Bref, dirait Shakespeare, beaucoup de bruit pour rien. Sans moi, merci!!!
J'ai adoré cet album. LE grand retour d'Alix. Scénario et dessin digne du Maître dans sa meilleure période (les 15 premiers albums). Coup de coeur pour moi donc et sans doute aussi petit coup de blues (cette lecture m'a réellement fait faire un bond de 30 ans en arrière avec un "Whahhhhh" à l'ouverture de l'album tant le coup de crayon de J. Martin est bien reproduit même s'il reste améliorable,... nobody's perfect).
La qualité de cette série remonte. Nous retrouvons avec bonheur des dessins de grande qualité à la hauteur des albums réalisés par Martin, même si ceux ci sont encore perfectibles (quelques problèmes de proportions au niveau des personnages).
Le scénario montre lui quelques signes de faiblesse dans la seconde partie et le face à face Alix-Rajkhutan n'est pas très convainquant.
En définitive un bon Alix qui se lit avec plaisir.
En quoi la typographie Tintin peut-elle nuire à la lecture des jeunes lecteurs??
Géraldine Ranouil a bien compris les codes martiniens, c'est de très bonne tenbue, avec des hommages aux anciens albums. Quand au dessin de Marc Jailloux, dans la lignée graphique de Martin. Enfin, oserai-je dire!