Évoluant dans les sphères les mieux éduquées de l’Angleterre victorienne, Ally semble avoir un destin tout tracé qui passe par un prochain mariage avec un garçon de bonne famille. L’harmonie qui préside à son quotidien est bouleversée par le meurtre de son père, universitaire reconnu. Bientôt, les cauchemars qui entachent et perturbent ses nuits trouvent un prolongement dans la vie réelle. Les révélations inattendues à propos de ses origines heurtent la jeune femme, tandis que des rencontres successives l’invitent à quitter un environnement devenu menaçant. Passant du statut de future Lady sans histoire à celui de fugitive sur le qui-vive, elle dévoile une autre facette d’elle-même…
Loin des îles et des conquistadors-matadors du XIVè siècle d’ Helldorado (Casterman), plus loin encore des gladiateurs jetés dans l’arène des stades de Football, dans l'ombre des étoiles (Quadrants), Ignacio Noé revient avec une nouvelle série qui possède un charme dévastateur. Une fois encore, sa griffe graphique retient l’attention, avant même d’évoquer le sujet abordé. La couverture aperçue, trois planches parcourues, et la couleur est annoncée : Douce, tiède et parfumée sera le théâtre d’une alternance de séquences calmes et de scènes mues par une folie furieuse. En quelques plans, le ton est donné. Une adolescente qui se fond dans un décor de maison de poupées comme si elle était l’une d’elles. Survient le fracas d’un pugilat entre un guerrier indigène et un cavalier d’un empire du vieux continent dont le crâne explose sous le coup de la massue rustique de son adversaire. L’intrusion de la fureur absolue dans son exact opposé, une quiétude feutrée où rien ne saurait arriver à part une vague d’ennui, laisse le spectateur sur le derrière. Ce songe en deux mouvements suffit pour lui décocher un direct à l’estomac. Dans un style proche du crayonné teinté de nuances de gris, le sang s’invite au côté d’un rose a priori inoffensif.
Pour celui qui pensait profiter au plus vite des charmes d’Ally, fraîche et pimpante, il est presque temps de compter ses abattis. À plusieurs reprises, pareille succession de calme, nécessaire pour poser l’histoire, et de tempête, propice à faire table rase de toutes les certitudes, se succéderont pour installer le doute et déstabiliser l’héroïne. Par le biais d’évènements souvent traumatisants, son caractère se révèle (volontaire, peu farouche, combative, c’est-à-dire à l’opposé du profil de jeune fille modèle de la première page) à mesure que ses certitudes vacillent, que le vernis de son passé s’effrite jusqu’à se réduire en cendres.
Bien sûr, les excès donnent au récit un côté « too much », tant les chocs de tous ordres semblent insurmontables. Mais peu importe, la fantaisie paie. Des litres de larmes sont déversés, les révélations les plus accablantes s’enchaînent dans une atmosphère de trahison et de complot. Dans des décors soignés où monuments et machines modernes se font remarquer, les personnages charment, irritent, inquiètent dévoilant des facettes variées selon le rôle qui leur est dévolu, sans oublier quelques touches d’érotisme (un domaine dans lequel l’auteur dispose d’une solide expérience). Le fait qu’ils suscitent une empathie toute relative ne constitue pas un obstacle majeur, pas plus que l’histoire ne soit pas d’une ébouriffante originalité. L’esquisse des fondements de la psychologie différentialiste constitue l’ancre qui rattache cette fantaisie à une base réaliste dans un monde où la révolution industrielle côtoie l’émergence des sciences humaines (psychanalyse, ethnologie,…). Avec ces arguments, l’intrigue est suffisante pour ne pas se contenter du seul attrait graphique.
À la vue de ses œuvres précédentes, il ne faisait aucun doute qu’Ignacio Noé savait composer des univers marqués par l’exotisme – y compris lorsqu’il fait irruption dans un cadre très urbain - et la violence tout en étant en mesure de rendre hommage à la féminité de ses héroïnes. Sans hésiter, Le doute vaut le coup d’œil et le plus joueur des lecteurs pourra s’amuser à comparer les traitements réservés ici à Londres à ceux du Paris d’Aspic, détectives de l’étrange (Quadrants), où des personnes ayant elles aussi des accents de poulbots et de poupées de porcelaine occupent également le devant de la scène.
(5/10: moyen)
L'argentin Ignacio Noé nous propose ici un récit d'aventure dans l'Angleterre victorienne, un thème très visité actuellement. On retrouve l'attrait pour les tropiques sauvages et les peuples indigènes, les animaux exotiques, la machine à vapeur, mais aussi l’hygiénisme social.
L'originalité vient des attitudes exagérées, les rebondissements en toc, qui donnent à l'ensemble une impression d’opéra-bouffe et de carton-pâte.
Noé nous propose un dessin très appliqué, mais qui véhicule une certaine lourdeur. L'aspect peu dégrossi vient de ce que tout y est souligné d'un épais contour de couleur sanguine. Par ailleurs, on sent le premier trait d'esquisse sous l'aquarelle de certaines planches.
Le scénario se déploie très doucement, le 1ier tome introduit les les protagonistes principaux, et les raisons qui vont pousser Ally à rechercher sa sœur Carry.
Gageons que l'aventure ébouriffante commence enfin avec le prochain tome.
Le dessin est pas mal, beau jeu de couleurs bien que les couleurs un peu "passées" ça marche un temps mais ça rend aussi les dessins fades et peu expressifs. Pour l'instant, nous sommes "encore" dans un remix d'Alice aux pays des merveilles. Il serait temps de passer à autre chose...
bien dessiné, original une heroïne fort jolie , sans doute des surprises a venir , très onirique une excellente bd
ça à l air cooul c est en trois tome!
le dessin est top!
c est drôle et poétique et y a une jolie fille!
que demande le peuple!