Les ombres du Styx 2. Vox Populi

R ome, an 195, dix ans plus tôt.
Le patricien Aquila de la gens Terrentii est amoureux de sa concubine Henouttabenet avec qui il a engendré deux filles. Il délaisse totalement l'épouse noble choisie par ses parents et le fils qu'elle lui a donné pour ne consacrer son temps qu'à sa deuxième famille et aux amis, affranchis et étrangers, qui l'entourent. Mais ce bonheur est fragile, car la ville est au bord de l'implosion. Un cinquième cadavre momifié d'enfant a été déposé sur les pavés. La colère monte envers la communauté égyptienne...

C'est un changement de rythme radical qu'opère ce second tome par rapport au précédent. Le premier volume était au cœur de l'enquête : installation du décor et de l'intrigue, rebondissements et tension. Le deuxième est un de ces temps morts chers aux grandes dames du crime, où l'enquête est suspendue aux lèvres du principal suspect, où, à travers un récit qui donne chair aux personnages, sont disposés les importants petits détails faussement anodins qui conditionnent le dénouement. Ici, l'apport est de taille et complexifie d'autant la course contre le temps que mène l'enquêteur Dento : cinq jours pour débusquer le tueur aux momies avant qu'un nouveau corps soit exposé et plonge la colonie de Leptis Magna dans le feu et le sang.

L’immersion dans la Rome de la fin du IIème siècle est rendue possible grâce aux couleurs éclatantes et chaleureuses qui viennent souligner le trait délicat de la dessinatrice. Avec les Ombres du Styx, Isabelle Dethan confirme son talent d'auteur complet et sa passion pour l’Égypte pharaonique qu'elle distille par petites touches à travers un scénario posé servi par un dessin à l'avenant et des couleurs sublimes.