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écouper et saler les poissons de sa mère, exposer sa poupée de cire aux rayons du soleil, manger le pain noir des chevaux, se gaver de fruits rouges durant la promenade vespérale, servir du thé au trèfle à ses amies… Par sa désobéissance et son goût pour les découvertes, Sophie ne rate pas une occasion de faire des bêtises, au grand dam de son entourage.
Publié en 1858, Les malheurs de Sophie est sans doute le roman le plus connu de la comtesse de Ségur, avec Les petites filles modèles. Ancrée dans son époque – le Second Empire -, l’œuvre en porte la marque moralisatrice, laquelle se retrouve inévitablement, bien que de façon atténuée, dans l’adaptation proposée par Mathieu Sapin. Ce dernier reprend quatorze des mésaventures de l’enfant espiègle et les livre sous la forme de saynètes de quelques pages. Malgré ses sottises qui, pour certaines, feraient hurler n’importe quels parents actuels, l’héroïne reste singulièrement attachante et amusante. Un trait renforcé par le graphisme moderne et expressif de l’auteur qui la gratifie d’une sympathique bouille ronde et de grands yeux curieux, dignes de ses quatre ans. La colorisation assurée par Clémence Sapin apporte une touche supplémentaire de vivacité et de fraicheur à l’ensemble, si bien qu'oubliant presque que l'histoire se déroule au XIXème siècle, on est à peine surpris de voir apparaitre un livreur en camionnette !
Voilà une bonne occasion pour les plus jeunes de découvrir un classique de la littérature enfantine sous une forme pétillante.
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