D
ans une ville de Londres futuriste en proie au racisme et au terrorisme, les deux frères Valedino suivent les traces de leur père au sein du mouvement contestataire qui s’oppose au régime xénophobe et répressif. Une nuit, en plein couvre-feu, ils posent une bombe dans le Bureau du Contrôle des Frontières. Pris de remords, le plus jeune des deux retourne sur ses pas pour tenter de désamorcer l’engin. Touché par la déflagration, il est plongé dans un profond coma, mais se réveille dans le monde parallèle d’Asante, où il est accueilli par un étrange petit bonhomme aux oreilles en pointe.
Nightfall est le second titre du label Comics Fabric des éditions Delcourt, qui propose des comics réalisés par des auteurs européens. Après Bad Ass, qui inaugurait la collection en parodiant l’univers des super-héros dans une version « made in France » de Kick-Ass, cette trilogie signée Fred Fordham s’inscrit dans un registre totalement différent.
Pour sa première bande dessinée, l’artiste britannique propose en effet un récit qui débute dans une Angleterre ségrégationniste, mais qui bascule très vite dans un univers onirique peuplé d’étranges créatures. Tandis que le corps du jeune héros gît sur un lit d’hôpital, son esprit se retrouve dans une contrée imaginaire, comme coincé entre la vie et la mort. Si l’idée de base semble prometteuse et que l’ambiance totalitaire du début fait penser à celle de V pour Vendetta sans jamais atteindre le niveau du chef-d’œuvre d’Alan Moore, l’épopée fantastique dans ce monde des rêves fait vite très pâle figure comparée au Sandman de Neil Gaiman. Ce voyage au milieu de lutins, d’anges, de gorgones et de démons ne s’avère malheureusement pas très palpitant et se retrouve de surcroît alourdi par une narration qui se force à revisiter les Évangiles. Visuellement, ce premier travail au sein du neuvième art ne démérite pas, mais ne laissera pas non plus un souvenir impérissable.
Le début parait assez intéressant et ambitieux mais on va vite tomber dans un combat des plus classiques. Cela se veut un croisement des ambiances de V for Vendetta et d'Alice au pays des merveilles. C'est également une vision du paradis perdu. Quand les anges combattent, cela chauffe comme en enfer.
Bref, j'ai regretté le manque d'originalité. Cela flirte avec de la bd de mauvaise qualité avec un dessin réellement médiocre. Il y a sans doute un gros travail des auteurs derrière qu'il faut respecter. Cependant, l'honnêteté du propos me pousse à dire les choses telles que je les ressens. Nightfall ne vaut pas le coup. L'offre est tellement vaste qu'on a l'embarras du choix...