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urya veille sur l’épave du sous-marin dans lequel elle a vécu et sur le squelette de son père. Lorsque des pilleurs de tombes viennent s’emparer des objets qui lui appartiennent, elle sort de son long sommeil et massacre tous les membres de l’expédition. Le seul être qui trouve grâce à ses yeux est un bébé. Réfugiée sur un cargo, elle va perdre l’enfant et, coincée à fond de cale, se momifier. À l’arrivée à Dubrovnik, en Croatie, elle est confiée à une scientifique qui va découvrir qu’elle est composée de tissus végétaux.
S’appuyant sur le dessin semi-réaliste de Matteo Simonacci dont l’encrage appuyé et le cadrage/découpage bien étudié confèrent beaucoup de dynamisme, Furya propose un étrange récit fantastique qui plonge allègrement dans l’horrifique et le gore. Le démon végétal qu’est devenu Éva est un paquet d’émotions à fleur de peau, de violence et de sauvagerie. Le récit, entrecoupé des réactions sanglantes du monstre, se révèle quelque peu linéaire et ce d’autant plus que les auteurs se gardent bien de dévoiler un quelconque indice sur la finalité de l’histoire. Malgré cela, suivre le parcours de la créature s’avère plutôt agréable car des failles apparaissent dans son armure. L’humanité d’Éva ressurgit par séquences au grand dépit des sorcières qui l’ont créée et qui l’incitent à écharper tous les hommes blancs. Cette lutte entre ce qu’elle est devenue et ce qu’elle a été offre un point de développement intéressant.
Une série étonnante qui, par certains aspects, risque d’en rebuter quelques-uns mais qui dispose des qualités lui permettant de trouver sa voie.
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