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iyamoto Musashi arrive au domaine du Seigneur Nakamura. Après avoir défié et vaincu plusieurs samouraïs en faisant preuve de capacités et d’une technique hors du commun, il propose au suzerain de prendre son fils Mikédi comme apprenti et de lui enseigner la voie du sabre « qui met dieux et femmes à genoux ». Ainsi, pour l’adolescent, commence une nouvelle vie dans les pas de ce guerrier errant.
Miyamoto Musashi a réellement existé et est devenu une légende au Japon. Il est considéré comme le plus fameux escrimeur du pays. Il est également auteur d’ouvrages sur le sabre et sa stratégie, le créateur d’une école ainsi qu'un peintre et calligraphe reconnu. En 2002, Thomas Day s’emparait du guerrier et laissait de côté le réalisme et l’icône sanctifiée pour le faire évoluer dans un monde de fantasy et le transformer en « ronin libertin ». C’est son œuvre que Mathieu Mariolle (scénario) et Federico Ferniani (dessin) ont choisi d’adapter.
Le début de cette trilogie est réellement prometteur. L’installation de l’univers et la présentation des personnages se font sans difficultés. La trame se déroule sans lourdeur et permet au lecteur de se glisser facilement dans les pas du maître et de l’élève. L’histoire repose essentiellement sur les relations de ce duo que tout oppose : le vagabond épris de liberté et du beau sexe et le jeune noble qui rêve d’épouser la fille de l’empereur. La partition sonne juste tant leurs rapports sont intrigants et pourraient même bien devenir fort captivants. De plus, le mystère règne autour du samouraï. Pourquoi a-t-il pris un aspirant qui plus est descendant d’un homme qu’il ne respecte pas ? De quoi est fait son passé et que recherche-t-il ? Quels sont ses secrets ? Au-delà des exploits martiaux et du spectacle, ce sont bien les êtres qui sont au centre de tout.
Très bien contée, cette saga bénéficie d’un atout de poids : le graphisme de Carlo Ferniani. Le dessinateur italien présente des planches très belles et évocatrices : les décors sont riches, les protagonistes parfaitement caractérisés. Il est surtout capable d’offrir tout le dynamisme et la puissance nécessaires aux scènes d’action pour en exprimer toute la violence et retranscrire la magie d’un combattant prodigieux. Il convient également de signaler l’apport intéressant de Mikaël Bourgouin et Yann Tisseron qui interviennent pour mettre en images deux contes dans un style qui rompt avec celui du reste du livre.
Les amateurs du Japon médiéval et ceux qui aspirent à un peu de nouveauté dans la fantasy – même si cet aspect reste encore léger pour le moment – devraient être particulièrement séduits.
== Avis pour les trois tomes ==
Je suis un grand fan de Miyamoto Musashi depuis que j'ai lu le chef-d’œuvre d'Eiji Yoshikawa : "Musashi", un roman historique que je recommande à tout le monde. Il a été, après tout, le plus grand samouraï de l'histoire du Japon -- bien que beaucoup de détails sur sa vie demeurent inconnus.
Le personnage de Musashi est utilisé fréquemment et partout -- dans les anime, dans les jeux vidéo, dans les films... et dans les bandes dessinées européennes. Je suis donc toujours appréhensif quand je découvre une nouvelle histoire le mettant en scène, surtout par des non-Japonais.
Cette BD est basée sur le roman éponyme de Thomas Day que je n'ai pas lu. Transposer Musashi dans un monde plus fantastique? Pourquoi pas! Ça permet au scénario de souffler un peu en ne s'imposant pas un carcan d'historicité trop rigide. On y retrouve donc des hommes-lézard, des magiciens, et un peu d'immortalité...
Le travail de Mariolle et de Ferniani est superbe. Nous sommes plongés dans un magnifique Japon du 15e siècle, avec de splendides dessins et mises en pages. Et lorsqu'un personnage raconte une histoire fabuleuse, le style change encore pour nous transporter, nous aussi, dans cet abîme de légendes.
Ici, Musashi prend sous son aile un enfant dont il déteste le père et à qui il tentera d'inculquer la voie du sabre. Cet élève, loin d'être stupide, remettra en doute sans cesse les enseignements de son maître, et gravira lentement les échelons de la société dans laquelle il évolue. Mais l'élève et le maître atteindront-ils leurs buts respectifs?
Cette histoire est une véritable réussite. Tant au niveau du scénario qu'au niveau des dessins. Seuls quelques passages m'ont semblé être résolus trop rapidement. S'il y avait eu plus d'albums, c'eût été encore mieux!
À lire!
La voie du sabre est une série mettant en scène un maître des armes et un jeune apprenti dans ce qui ressemble au Japon médiéval avec ses samouraïs et son code de l’honneur. Le fantastique n’est introduit que subtilement vers la fin avec l’apparition d’une créature marine à l’origine d’un mythe.
Le sujet a tellement été vu que je n’ai pas pris plaisir à cette lecture qui s’est révélé fastidieuse par moment. Je n’avais pas l’impression d’y être. Pourtant, l’écriture et le dessin semble tout à fait honnête avec une belle précision du détail. Le cœur n’y était pas. La voie de la sagesse emprunte parfois un parcours différent…
Si je devais rester sur une note objective dénuée de tout sentiment, je mettrai 3 étoiles. Pour autant, c'est le ressenti que j'ai eu qui doit compter et primer sur tout le reste. Je ne suis pas un critique littéraire. Ma notation est par essence subjective.
J’ai vraiment été ébloui par la qualité du graphisme de cet album. Le scénario semble un peu convenu avec le maître qui va tenter d’apprendre à son élève les vraies vertus du Samouraï à travers son enseignement. Sauf qu’ici l’élève est en proie à un réel dilemme, suivre « la voie du Sabre » avec le samouraï Musashi ou rester fidèle à son père Nakamura Ito qui convoite les plus hautes fonctions.
Mon dieu que c'est beau! une merveille graphique à laisser pantois.
Le personnage a un vrai charisme et nous rend curieux de lire la suite.
Je mets 7/10 car ce n'est qu'une mise en bouche savoureuse et que la suite se doit d'être à la hauteur de ce premier album qui pose les bases d'un récit puissant.
Je suis inquiet par contre sur une chose, peur d'une histoire trop ambitieuse pour être habilement retranscrite en une trilogie. Nous verrons....