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Dodo (Leroi) Chroniques d'une maison close

18/03/2013 16016 visiteurs 6.0/10 (1 note)

L es maisons closes ont le vent en poupe, que ce soit au cinéma ou à la télévision, comme dans les débats nationaux et internationaux engagés au sujet de leur réouverture, ce qui justifie peut-être la réédition par Drugstore d'un diptyque de 1987.

1942, Julie, 13 ans, mise en nourrice à la campagne, est récupérée par sa mère et son compagnon pour être conduite à Paris. Elle découvre que sa mère est en réalité une putain et que le beau Léon est son mac. Engagée comme bonne au « 27 » pour changer les draps et laver les bidets, la gamine espiègle découvre la sexualité tarifée dans toute sa perversité.

Contredisant le logo « pour adultes avertis», le sexe n'est pourtant pas au cœur du sujet, il est un élément du décor. Dodo met en scène les dernières années d'un bordel quatre étoiles à travers les destinées de ses différents pensionnaires. Tout d'abord, Julie/Dodo, gamine délurée et insolente, qui est le fil conducteur de l'histoire. Pas effrayée ni pudique pour un sou, elle est bâtie sur le modèle de La Petite de Louis Malle (1978) et des héroïnes de Pierre Louÿs dans Trois Filles de leur Mère (1926). Elle se fait pute par vocation, sous le regard jaloux de Suzon, sa génitrice qui perd ses attraits et ses amants avec l'âge. Il y a également Léon, personnage ambigu, à mi-chemin entre l'amant protecteur et le pur salaud, qui n'hésite pas à flirter sans scrupule avec la Gestapo comme avec les FFI ou les Américains pour assurer son confort comme celui des filles. Enfin, les filles, à la fois putes et boniches, ont chacune leur spécialité, leur gouaille et leurs drames. Sans oublier, Manon, la sous-maîtresse, restée vierge pour avoir trop observé le comportement des hommes.

Ce petit monde clos s'amuse et reproduit ses rituels codifiés d'un autre âge alors que la guerre et les privations vont rage à l'extérieur. Vestige désuet d'une Époque que les nantis pouvaient qualifier de Belle, Madame Betty la tôlière et Léon feront tout pour sauver leur commerce des attaques d'une société désormais éprise d'égalité, même si leurs clients ne sont que des profiteurs aux belles promesses sans lendemain. La loi dite Marthe Richard est votée et il faut fermer. Impitoyable législation, car elle oublie les victimes qu'elle voulait protéger, loin de les assister et de les reconvertir, elle abandonne les "filles" au trottoir ou au mouroir.

Politiquement incorrecte, il est probable que cette chronique bien documentée des dernières années d'une maison close n'aurait pas pu être publiée de nos jours sous son titre d'origine : « Dodo 13 ans, en présence de sa tante seulement ». Pourtant, elle a les qualités d'une bonne bande dessinée : un dessin soigné, un vrai scénario qui brasse différents thèmes et des personnages complexes, largement au niveau - voire peut-être un peu plus - que la série diffusée actuellement sur Canal+. Un seul regret persiste : le sujet, comme toujours, est abordé par un regard masculin qui ne peut s'empêcher de fantasmer la réalité de ce gynécée. Il serait intéressant de laisser un jour glisser la plume des véritables concernées, de celles qui plongent dans ce métier qui n'a souvent pas grand chose de glamour, pour avoir une autre version qui fasse réflexion à l'heure où la société débat encore sur l'éternel sujet de la prostitution.

Par M. Leroy
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Dodo (Leroi)
Chroniques d'une maison close

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 07/09/2023 à 07:29:23

    Oui, je lis de tout, vraiment de tout. Cela peut passer du manga au comics, de la BD jeunesse à une BD plus coquine. C'est ainsi. On appelle cela la diversité.

    C'est toujours intéressant de découvrir la chronique d'une célèbre maison close parisienne durant l'occupation nazie. Bon, en fait, cela dépend pour qui. On voit bien à la couverture que cela s'adresse à un lectorat plutôt masculin avec une vision positive et presque enchanteresse de la prostitution. Il fallait le faire !

    C'est bien là où le bât blesse car j'ai trouvé que la gente féminine était réduit à être de la chair fraîche pour des nazis en manque d'amour. Certes, les auteurs montrent qu'elles finissent par s'en sortir grâce à un peu d’espièglerie.

    Cependant, le traitement m'a paru très vieillot comme sorti du siècle dernier sans aucune once de modernité. Cette BD était pourtant classée dans les BD sorties récemment. Certes, il s'agit d'une réédition qui comprends les deux tomes sortis respectivement en 1987 et 1991. Oui, cela date ! Bref, c’est de la BD moisie voire momifiée.

    J'aime bien l'érotisme mais là, je n'ai pas aimé malgré le côté historique de cette BD où nous suivons la vie d'une maison de tolérance de l'Occupation à la Libération de notre pays. On découvre tout le monde de ces établissements de plaisir avec une Madame Betty en lieu et place d'une Madame Claude.

    Bon, les pervers nazis ne sont certainement pas ma tasse de thé. Je préfère passer mon tour ou faire dodo...

    Gilbert13004 Le 18/05/2013 à 12:00:42

    belle histoire qui nous emmène dans un temps que nous n'avons pas connu.
    histoire ou ce mêle un brin d'Histoire, des vies croisées par le hasard , de l'amour, du jeu ....
    enfin une belle histoire, sans prétention, avec un dessin à l'ancienne qui apporte un plus lord de la lecture