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our faire une BD, il faut évidemment un dessinateur, un scénariste voire un coloriste. Ensuite l'éditeur prend les rênes, puis le libraire finit le travail en proposant à sa clientèle des albums passionnants. Cette légende est bien établie chez les lecteurs, la réalité est en fait bien différente. En effet, de nombreux spécialistes, aux rôles obscurs souvent ingrats, sont nécessaires à la réalisation des illustrés : numéroteurs de page, testeurs de gag, peintres de marge et tant d'autres travailleurs de l'ombre ignorés de tous.
Jean-Luc Coudray et Emmanuel Reuzé lèvent le voile sur les « dessous cachés » du Neuvième Art dans Les métiers secrets de la bande dessinée. De tout temps les auteurs se sont amusés à raconter à leur manière leurs démêlés avec les éditeurs, les directeurs de collection et le public. Les plus anciens se souviennent peut-être de certains Pilotorama sur le sujet et d'Hal, le robot fou de 2001 l'Odyssée de l'espace que la rédaction de Pilote avait racheté pour gérer le journal. Dans le cas présent, les textes de Coudray restent plus ambivalents. Certes, le ton général est à l'humour, à l'absurde, mais une certaine amertume se fait également sentir. Sur la longueur, le résultat est un peu bancal. Si certains cas ou allusions fonctionnent bien, d'autres – les plus nombreuses malheureusement – tombent à plat, coincées entre parodie et récrimination.
La situation est à peu près similaire pour les illustrations de Reuzé. Le dessinateur peine souvent à compléter ou interpréter suffisamment les mots du scénariste. Certains dessins ne sont alors qu'une simple répétition graphique de la pensée de Coudray.
Mi-figue, mi-raisin, Les métiers secrets de la bande dessinée ne révèle en fin de compte rien de très palpitant sur le sujet.
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