Adam et Elle 1. Première partie

U n soir dans un café parisien, Adam écoute un collègue de son ami raconter qu'il est payé pour tuer des gens, "un mytho", pense-t-il, jusqu'à ce que le type le suive et commence à le faire flipper par son comportement de psychopathe. Il s'enfuit avec Virginie, mais il ne se passera rien au lit car l'âme d'Adam est encore envahie par le souvenir de Barbara. Adam n'est plus qu'une coquille vide, un travail qui traîne, pas un soir sans cuite avec des potes désœuvrés, des femmes qu'il drague sans conviction, pas une seconde sans penser à Elle. Puis Juliette revient dans sa vie, un ancien coup d'une nuit alors qu'il était encore avec Barbara, et tout semble parfait. Une fille jolie, sympa, drôle, pas chiante, exactement ce qu'il faut pour oublier l'ex. Jusqu'au jour où les mots terribles sont prononcés « je t'aime » et là, il flippe et se met à s'inventer un avatar qui va draguer Juliette, essayer de mieux la détourner de lui, la tester. Bref, il va mettre la main, sans vraiment savoir pourquoi il le fait, dans un cruel engrenage.

Adam et Elle s'aventure sur le terrain si commun pour le public féminin des tribulations des célibataires urbains trentenaires. Un peu glandeurs, certainement immatures et dépassés par la crainte de perdre leur liberté au contact d'un autre sexe plus caricatural que familier. Les rapports humains s'abordent à travers le verre déformé d'une perception de l'autre davantage basée sur les stéréotypes des médias pour ados que sur l'expérience vécue. Le dessin souligne l'ennui qui suinte de ses personnages par un jeu de couleurs ternes, vert gris et ocre, et des visages maussades. Le scénario est bien mené, chroniquant avec justesse ce moment de vie de ses personnages avec la légèreté d'un roman d'Isabel Wolf.

Une lecture sympathique, à déguster sur son canapé en lieu et place de la série télé du soir, avec ce même petit agacement de ne pas avoir la suite dans la foulée (et ne pas pouvoir la télécharger).