I
l est risqué pour un auteur de lancer une série se déroulant dans un univers trop traité durant les deux dernières décennies au point de générer un sentiment de lassitude chez les lecteurs, prompts à rejeter une œuvre sans même l'avoir feuilletée. Mettant en scène les Vikings, Aslak évite pour l'instant cet écueil grâce à son scénario efficace et son graphisme particulièrement attrayant.
Le premier volume démarrait par un drame : lassé d'entendre les mêmes histoires (un clin d’œil au rabâchage du thème nordique dans la bande dessinée d'heroic-fantasy ?), un chef viking décapite son barde et donne un an à ses deux fils qui revendiquent la succession pour lui ramener un nouveau conte. En cas d'échec, il massacrera leur mère et le petit dernier, retenus en otages. Pour corser le tout, seul un des deux frères aura la vie sauve au retour : celui qui saura se révéler le meilleur conteur. Après deux tentatives de fratricide, le séduisant Skeggy, l'aîné, part avec le Borgne, un pirate sanguinaire, tandis que son cadet rachitique, Sligand, embarque à bord de l'Aslak, drakkar piteux à l'équipage loufoque, commandé par la belle et caractérielle Brynhild.
Ce deuxième volume pourrait apparaître comme un tome de transition s'il accordait un temps mort à l'action. Il n'y a pas de répit car les frères ennemis sont réunis dans le Monde du dessous. Sligand a réussi à mettre la main sur le Grand Livre des Contes, un ouvrage capricieux qui contient tous les récits imaginables mais ne les révèle pas à n'importe qui. Tombé à la mer et guidé par une créature ailée de mauvais aloi, Skeggy se retrouve prisonnier sur l'Aslak. De son côté, le Borgne et ses hommes luttent pour leur survie. En fil rouge, un homme fuit la terreur serrant contre lui une mystérieuse fibule, la clé du retour ? Il faudra braver les dangers extérieurs mais aussi les conflits et les mesquineries internes pour revenir vivants au pays des hommes.
Tous les ingrédients sont là pour une bonne saga : un conflit cornélien, de l'aventure bien rythmée, des mythes revisités, des personnages attachants et hauts en couleurs quoique stéréotypés et un humour que ne renieront pas les lecteurs d'Astérix chez les Normands. Il faut ajouter à cela un décor fantasmagorique souligné par une colorisation chaleureuse qui rappellera celle d'Alim le Tanneur.
À suivre donc, une série prometteuse pour les amateurs du genre.
On prend du plaisir à voir évoluer ces personnages haut en couleurs. Les auteurs arrivent à faire exister tout le monde dans cette œuvre originale au scénario bien ficelé.
Pour ma part, une très belle découverte.
Tout débute par des Vikings en très (trop) mauvaise posture, attaqués par de bien vilaines créatures naines qui ont l’air d’hommes préhistoriques.
Retour chez le cruel roi Waldemar qui se délecte du malheur de « La Bathilde » dont les trois fils sont partis en quête de contes à raconter au souverain lors des trop longues soirées d’hiver.
Changement de lieu.
Skeggy, l’ambitieux, le fourbe, l’aîné des trois frères, n’en mène pas large, accroché à un morceau de mât, il tente de survivre dans un univers qui se trouve « de l’autre côté du Monde », au Pays des Chimères.
Plus loin, dans le même Pays des Chimères, Sligand, son benjamin, ne quitte pas des yeux le grand livre volé au cyclope et s’extasie des histoires qu’il y découvre. Pourtant, le livre est « vide » ! Il n’y a rien dedans ! Serait-il ensorcelé ?
Critique :
Voilà un livre qui ne manque pas de qualités, dessin très accompli d’Emmanuel Michalak qui fait parfois penser à la patte d’Albert Uderzo, mise en couleur aux ambiances multiples de Sébastien Lamirand… Et pourtant, je n’ai pas accroché, malgré l’humour présent dans les dialogues de Fred Weytens. Il est de ces scénarios qui ne vous touchent pas et qui finissent par vous ennuyer. Ce fut le cas pour ce tome 2 dont j’ai arrêté la lecture à de multiples reprises par manque d’intérêt malgré les fabuleux dessins et couleurs.
Rien que dans les quatre premières planches, quatre changements de lieux, de personnages et même d’époque ! Ah, j’oubliais le changement d’univers ! A force de trop vouloir en faire, on finit par égarer le lecteur.
Au final, c'est une agréable surprise, un vrai bon moment de lecture.
J'ai apprécié cette course poursuite trépidante entre les deux frères. J'ai apprécié aussi le fait que ces deux là ne brillent pas par leur intelligence, c'est le moins que l'on puisse dire. D'ailleurs, la galerie de personnages tous plus barrés les uns que les autres est un régal, les auteurs se sont fait plaisir en mettant en scène une tripotée d'antihéros plus truculents les uns que les autres.
Niveau dessin, Emmanuel Michalak assure. Son trait, tout à fait dans l'esprit du scénario, se rapproche par moments de celui de Tarquin (Lanfeust) tandis que certains passages rappellent Uderzo.
une série de Fantasy prometteuse et fort bien ficelée.