E
n cette année 1918, fuyant l’image d’une mère qu’elle veut oublier, Jeanne Louise Mac Leod tente de refaire sa vie à Java, l'île de son enfance. À peine arrivée, une succession de phénomènes étranges se produisent et son retour éveille la curiosité des autorités comme la convoitise de certains édiles locaux… De morts en résurrection, la jeune femme renoue avec le passé de celle qui lui donna le jour, du temps où celle-ci s’appelait Margaretha Zelle et pas encore Mata-Hari !
La Javanaise offre une ouverture pour le moins confuse avec un album qui part dans bien des directions. Commencée à la manière d’un récit de vie, l’histoire oblique vers le policier et l’étrange pour finir sur des tonalités fantastiques. La mise en place de tous ces éléments se réalise au gré de séquences qui manquent cruellement de liens et posent ainsi plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. À l’évidence, l’ensemble fait preuve d’une cohérence toute relative et ce n’est qu’au prix de quelques relectures que le propos s’éclaircit : en revenant à Djakarta, Jeanne est contrainte d’assumer les démons qui, jadis, furent malencontreusement réveillés par quelques colons en mal d’émotions.
Si le trouble caractérise le scénario de François Debois et Cyrus, la richesse pourrait définir le dessin d’Annabel. Cependant, la qualité du trait de la dessinatrice bordelaise ne parvient pas à rendre compte de l’atmosphère pesante qui plane progressivement au dessus ses planches. La cause en reviendrait peut-être à un léger manque de fluidité ou alors, à la couleur - trop réaliste - de Roberto Burgazzoli Cabrera qui, bien que se jouant parfaitement des éclairages, n’arrive pas à vraiment matérialiser les peurs et les angoisses qui étreignent la colonie hollandaise de Bunduang.
La fille de Mata Hari peine à traduire ce "petit rien" qui insufflerait à ce diptyque la puissance émotionnelle d’une aventure au potentiel pourtant prometteur. Reste à espérer que le deuxième, et dernier, volet le permettra !
Il y a un côté très exotique dans la javanaise qui pourra plaire. On suit le destin un peu mystérieux de la fille de la célèbre espionne Mata Hari qui fut fusillée pour espionnage au cours de la Première Guerre Mondiale. Il y a des élément qui vont relever de la véritable histoire de cette femme hors-pair. Ainsi, elle a véritablement vécu dans l'Est de Java où elle suivra son mari, un officier de la marine néerlandaise.
Comme c'était l'usage des femmes européennes à l'époque, elle s'habille à la javanaise, parle un peu le javanais, apprend la danse javanaise. Ils auront deux enfants, un garçon et une fille. Son fils est empoisonné par une infirmière jalouse se trouvant être la maîtresse de son mari.
Bref, elle a fui ses mauvais souvenirs à Java en divorçant de son mari et surtout, elle a mis en garde sa fille de ne jamais y retourner. Cependant, sa fille ne nourrit que de la rancoeur vis à vis de sa mère et part enquêter sur place.
La bd est joliment dessinée : le trait est élégant avec les décors de la belle époque ou encore l'île de Java particulièrement somptueuse. La narration est fluide ce qui rend la lecture assez agréable. Bref, ce diptyque mélange le fantastique sur la base de la vraie vie de Mata Hari. On pourra se laisser tenter par cette aventure ésotérique.
Un peu déçu par cet album dont j'attendais plus. que de confusion ! Avec La Javanaise, Glénat ne s’est sans doute pas trouvé son nouveau best-seller tant l’intrigue est brouillonne. Dubois nous emmène sur les traces de Mata Hari, la célèbre espionne. Ou, plutôt, de sa fille Jeanne. Bien que prévenue par sa mère alors que celle-ci s’apprêtait à être exécutée, elle décide de quand même se rendre à Java, où maman n’a pas laissé que de bons souvenirs, semble-t-il. Semble-t-il car le scénariste prend plaisir à brouiller les pistes. Le tome 1 s'arrête sur un coup de théâtre tout à fait inattendu. J'espère que le tome 2 apportera un semblant de clarté à cette aventure.