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réé en 1945 par Max Gaines, Educational Comics (EC) édite des albums éducatifs. À sa mort, en 1947, la société est reprise par son fils, Bill Gaines. Rejoint rapidement par Al Feldstein, la politique éditoriale s’oriente vers des thèmes plus à même de plaire aux adolescents : western, romance et policier. Passionnés de fantastique, ils décident d’innover et transforment pratiquement toute leur production en comics d'horreur (Crime patrol est renommé en The Crypt of Terror et War against crime en The Vault of Horror) et de science-fiction (Saddle Romances est rebaptisé Weird Science et A moon, a girl...romance prend le titre de Weird Fantasy).
Ces histoires se veulent le reflet des rêves et des inquiétudes qui naissent devant les progrès de la technologie : les travaux sur l’atome jusqu’à l’explosion de la première bombe atomique (1945), la première calculatrice électronique (1945), l’invention du transistor (1947) ou, encore, la mise au point de la chimiothérapie pour le traitement de la leucémie (1950). Influencés par les romans de science-fiction de Ray Bradbury, Theodore Sturgeon ou Roald Dalh et excités par tous ces changements, les scénaristes se lancent dans des aventures traitant tout aussi bien des possibilités du corps humain, que des invasions extra-terrestres, des voyages dans le temps et dans l’espace ou d’inventions censées faire progresser l’humanité. La constante de tous ces récits est une fin généralement funeste, en forme de morale ou d’avertissement devant les risques encourus à jouer à l’apprenti sorcier. La vanité et l’avidité des individus, l'aveuglement des scientifiques et l'inconséquence des pouvoirs politiques sont des paramètres bien dangereux pour manier des procédés aux conséquences inattendues.
Certes datés, ces scénarios font tout de même preuve d’un foisonnement d’idées et d’une qualité d’écriture indéniable. Ainsi, les ouvrages publiés par EC influenceront des personnes telles que Stephen King, Dennis Etchison, Alan Moore, George A. Romero et John Carpenter. Ils possèdent également une liberté de ton étonnante qui vaudra à EC des ennuis avec la Comics Code Authority chargée d'approuver ou de rejeter les œuvres en fonction de critères de décence très stricts.
Les dessins réalistes sont fins, très lisibles et, malgré leur ancienneté, restent très agréables - parfois même impressionnants - à parcourir. Le noir et blanc met en valeur le talent de ces artistes, en particulier celui d'Harvey Kurtzman dont la technique d'encrage confère puissance et dynamisme au graphisme et qui inspirera nombre de dessinateurs.
Un ouvrage qui, par son caractère suranné, pourrait laisser de marbre une partie du lectorat. Pour les autres, l’enthousiasme sera certainement de mise, d’autant plus qu’Akileos livre ici encore une édition de belle facture.
Enorme ! Un véritable indispensable ! Les classiques d'EC Comics, indescriptibles pépites de science fiction des fifties, scénarios calibrés, surprises sans surprise, des fusées, des planètes des voyages dans le temps et des fantasmes de science fiction.
Cette compilation et sa suite en tome 2 renferment également les histoires sélectionnées pour le désormais introuvable Planète Rouge, une compilation des EC Comics par... Bradbury. Et ce n'est même pas mentionné par l'ouvrage.
Cette collection est si iconique, si représentative, qu'on peut regretter qu'il n'y ai pas un véritable historique en annexe ou en ouverture. Pas de quoi enlever une étoile, ça non !
On peut rêver de se constituer sa collection d'EC Comics en VO, mais ça ne dédouane pas de s'acheter la VF. Les traductions, le vocabulaire, le rythme, sont savoureux, attendus, caractéristiques de l'époque.
Les splendides dessins sont très fidèlement reproduits dans cette excellente édition. Le format, la qualité, tout y est. Extrêmement agréable à posséder, je suis FAN !
Ca va être long d'attendre tus les volumes et j'espère la suite avec les Weird Fantasies.