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’Institut de l’Excellence est situé sur une toute petite île, au large des côtes méditerranéennes françaises. Cette école privée prépare aux études supérieures en prônant des valeurs telles que le travail assidu et le respect du règlement, ainsi que l’honneur, la fierté, la loyauté envers les autorités ou encore le respect des traditions. Marcher au pas le petit doigt sur la couture ne correspond pas vraiment à l’idéal de vie de certains élèves. De plus, la rentrée commence par un bizutage – un sympathique rituel d’initiation selon le directeur – qui ressemble, pour ces étudiants désireux d’affirmer leur droit à la différence, à une provocation. Les épreuves d’intégration n’étant pas obligatoires, les plus rétifs d'entre eux vont refuser d'y participer. Ce choix ne sera pas du gout de tout le monde...
Retour du duo Dugomier/Ers (Les démons d’Alexia) pour un thriller tout public. L’entrée en matière, avec la découverte du lycée, de son règlement et des quelques personnages amenés à devenir les principaux acteurs, est relativement molle. Cet établissement est « vieille France » sans que cela ne paraisse très inquiétant. Les adolescents sont tout aussi classiques, entre ceux qui sont inféodés à l’autorité, la masse du troupeau qui aspire à ne pas faire de vague et les jeunes marginaux dont l’acte de rébellion le plus fort semble être de se teindre les cheveux ou de porter des dreadlocks. Le choix des auteurs de suggérer plutôt que de montrer édulcore quelque peu le propos, ce qui empêche la tension de monter. Néanmoins, le mystère autour des raisons de la présence d’un des lycéens, la connivence des autorités scolaires, la pression mise sur le président du rituel pour rassembler tout le monde, la sympathie éprouvée pour ces jeunes souffre-douleurs, tout concourt progressivement à éveiller l’intérêt du lecteur.
Le dessin d’Ers, plutôt attirant et accueillant grâce à sa clarté et sa lisibilité, conforte l’aspect « gentil » du récit par son côté enfantin et sage, rappelant en cela de nombreuses séries inscrites au catalogue Dupuis. Le manque de nuances des couleurs et leur aspect très vif pourra par contre être reproché.
À défaut d’être saisissant, ce huis clos s’avère une bonne lecture capable de séduire un large public.
Il n'y a rien à faire: je suis fan d'une certaine catégorie de bande dessinée résolument moderne et d'une certaine manière d'amener le scénario. Bref, ici l'efficacité sera de mise car on ne lâche plus la lecture et vers la fin, on n'a qu'une envie: découvrir la suite. Tout est parfaitement bien dosé.
Les personnages ont du caractère notamment nos trois rebelles qui forment un trio de choc. Il y a également une mise en scène savamment orchestrée. La lecture est fluide et très agréable. Le récit qui situe une institution scolaire dans une île non loin de la côte d'azur est franchement très original. Il y a une ambiance oppressante qui y règne et qui est palpable. Le second tome n'a fait que renforcer mon impression première...
En conclusion, il n'y a aucune raison de ne pas accorder le 4 étoiles. C'est amplement mérité et cela change de ces vieilles bd dont les jeunes s'extasient pour faire plaisir à leurs ainés tout en s'ennuyant réellement à la lecture. Rien de tel en l'occurrence. Hell school lance un vent rebelle de renouveau avec pour thématique la souffrance dans le groupe. Très intéressant !