C
’est un diptyque flamboyant que clôture le second tome des Contes de l’ère du Cobra .
Petit rappel du premier tome : Irvi l’acrobate promet à Sian, son amoureuse, de lui éviter un mariage forcé en prenant sa virginité avant qu’elle ne soit mise en vente par la Maison des princesses. Il échoue en dépucelant toutes les belles de la tour sans arriver à l’atteindre, perdant ainsi définitivement l’amour de la jeune fille. Consumé par une folie démoniaque, il se met au service d’un guerrier frustré de reconnaissance et contribue à l’effondrement de son pays et à l’avènement de l’empereur Cobra, indestructible soudard qui va saigner tout le talent de son empire.Retrouvant la raison, Irvi essaie de réparer ses erreurs avec l’aide du comédien nain Maluuk.
Dans ce tome deux, les deux rebelles mettent en scène la chute du tyran grâce à une ultime comédie, une pièce jouée par Cobra lui-même (qui, au passage, a décidé de s’appeler « BOUM ! », ce qui en dit long sur la finesse et le ridicule tragique du personnage) devant son peuple et son dernier adversaire, le prince Numbasa, l’époux méprisé de la belle Sian.
L’histoire se met en place pour réunir les amants maudits dans un déluge final de feux d’artifices.
Enrique Fernández a concocté un chef d’œuvre de magie, un conte philosophique mêlant les splendeurs des Milles et Une Nuits aux audacieuses envolées du Cirque du soleil. Son dessin somptueusement coloré magnifie un scénario tout en subtilité qui réserve des questionnements jusqu’à la fin. Certains seront peut-être choqués par la vigueur de la palette, mais il faut convenir que chaque vignette est une peinture chatoyante à elle seule.
C’est une œuvre accomplie que le maître nous livre, un festin lumineux pour les yeux comme pour l’esprit, un conte intelligent qui s’adresse à (presque) tous.
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