À Eschnapur, Jade poursuit la formation de Tamila, la fille du révolutionnaire Radjah Sing, destinée à épouser le Maharadjah. L’élève apprend vite et promet d’être aussi douée que son mentor au jeu de la séduction. Mais tout le monde ne voit pas d’un bon œil la mission de l’étrangère, ni l’influence que pourrait avoir la future mariée en politique. Les ombres du pavillon des plaisirs sont propices aux complots et la jalousie y fleurit. Malgré les dangers qui la guettent, l'ancienne favorite se tourne vers un mystère des plus épais qui prend la forme d'une enfant...
Voici donc la deuxième partie du cycle indien de Djinn, lequel constitue un pont entre les aventures ottomane et africaine. Dans cette période de transition, Jean Dufaux s’intéresse au réveil de la malédiction pesant sur son héroïne, qui s’était atténuée en Turquie au contact des Nelson, et ouvre les portes de la quête qui conduira la belle au cœur du continent noir. Si, jusque là, le prolifique scénariste avait suivi Jade et sa petite-fille, Kim, en jouant sur l’alternance des époques, il ne s’attache depuis le tome 10 qu’aux seuls pas de l’aïeule, toujours accompagnée de son couple d'amants/amis. Cependant, comme dans les volumes précédents, il inscrit son récit dans une trame historique plus vaste qui pointe avec justesse les enjeux et problèmes politiques du début du XXe siècle, plus particulièrement la légitime volonté d’indépendance de ce fleuron de l’empire colonial britannique que fut l’Inde.
Après un dixième volet qui resituait les protagonistes et plantait le décor de cette nouvelle page, Une jeunesse éternelle déroule une intrigue plurielle qui gagne en épaisseur et suscite la curiosité du lecteur. Pouvoir et sensualité s’y marient de nouveau avec subtilité et les scènes dénudées s’avèrent bien moins gratuites que dans l’opus antérieur. Dans le même temps, l’intensité dramatique n’est pas en reste et trouve son point d’orgue à travers l’histoire de l’enfant maudite que Jade rencontre au palais. Cependant, le plaisir engendré par la lecture de Djinn tient surtout à la somptueuse mise en image d’Ana Mirallès. La dessinatrice espagnole livre ici une copie aussi jolie que voluptueuse, dont le style élégant et éminemment charnel charme toujours autant. Un soin appréciable est apporté aux détails ainsi qu’aux décors, tandis que la colorisation, chaleureuse, vient encore embellir l’ensemble.
Ce onzième album satisfera les attentes des amateurs d’une série qui, malgré sa longueur et quelques albums plus faibles, reste globalement bien agréable à lire.
Également :
>>> Le tatouage
>>> Le trésor
>>> Africa
>>> La perle noire
>>> Pipiktu
>>> Fièvres
>>> Le roi gorille
Je viens de relire le tome 10 pour me replonger dans ce nouveau cycle de l'Inde. Ici, Dufaux se consacre exclusivement à l'histoire de Jade sans faire référence à Kim.
Le cycle me semble moins contemplatif que le précédent, le tout sur fond d'indépendance de l'Inde. Les intrigues sont toujours bien présentes.
Ici, on nous parle du peuple mené par Gandhi pour se libérer des anglais, de la naissance de la petite Saru Rakti, mais aussi de la jalousie d'Arbacane...
Les dessins sont moins bleus, plus verdoyants, et les auteurs nous font découvrir le monde autour du palais des plaisirs, sans pour autant oublier la touche sexy que l'on apprécie (même si la "belle" Arbacane me fait un peu peur parfois avec tout ses piercings !). Jade aide toujours Tamila à prendre conscience de son corps pour pouvoir prendre un peu de pouvoir sur son mari, mais cela lui apporte également des ennuis, car ses ennemis veulent l'empêcher de donner ce pouvoir à Tamila. Elle doit donc également se frotter à des complots...
J'ai apprécié plonger un peu plus dans l'histoire de l'Inde mais également dans celle de la mère de Saru. Là nous avançons un peu, des réponses nous sont données, notamment concernant la malédiction de Saru.