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ako, ex-super agent de la DGSE, sort de prison. Avant sa levée d'écrou, un codétenu l'aiguille vers Marie, cette infirmière particulière d'un milliardaire aurait un bon « plan » pour toucher le gros lot. Pour le barbouze, il s'agit surtout d'un moyen de retrouver ceux qui l'ont fait tomber cinq ans plus tôt.
Héros à la mâchoire carrée et aux poings d'aciers, complice débrouillard, méchants vraiment méchants, jolies filles et beaucoup d'explosions, à défaut de faire dans l'originalité, Mako est à peu près exhaustif en ce qui concerne les poncifs de la catégorie thriller d'espionnage. L'intrigue, aussi linéaire que la trajectoire d'une balle de fusil, se déroule sans trop de surprise ni réel suspens. Un second degré où quelques traits d'humour auraient sans doute relevé ce bien fade cocktail. Malheureusement Lionel Marty (Juge Bao) a préféré axer sa narration sur l'action pure sans trop se soucier d'une quelconque cohérence ni de toute autre forme de vraisemblance.
Boris Beuzelin (Narval) illustre ce récit avec une énergie bien en accord avec les péripéties du scénario. Globalement, le style, à la croisée des chemins de Philippe Berthet et Brüno, est agréable à l’œil. En revanche, dès que les scènes se compliquent, le dessinateur s'emmêle un peu les pinceaux avec des planches à la construction tarabiscotée. La multiplication de détails dans les cases rend la lecture passablement confuse.
Guère passionnantes, car trop frontales, les sanglantes tribulations de Mako ne laisseront pas un grand souvenir dans le panthéon du genre.
La lecture de ce one-shot a plutôt été agréable. D'ailleurs, la fin appelle à de nouvelles aventures pour cet ex-agent secret de la DGSE. Une opération commando qui tourne mal, cinq ans de prison et la vengeance à la sortie comme seule motivation. Les invraisemblances s'accumuleront. Les personnages sont hautement stéréotypées. Il n'y a malheureusement aucune originalité. C'est une histoire classique. Place à l'action à la manière d'un James Bond.
Côté dessin, c'est la ligne claire dans la plus pure tradition et donc très simpliste. J'ai bien aimé la dédicace faite par l'auteur aux Pussy Riot qui sont malheureusement toujours enfermés par le régime dictatorial russe de Poutine comme de nombreux autres opposants. Pour en revenir à la bd, le cocktail espionnage et manipulation fonctionne plutôt bien. On ne s'ennuie pas avec Mako.