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ien ne résiste à Medaka Kurokami, en seconde au lycée Hakoniwa. La preuve : elle a fraîchement été élue présidente du Conseil Étudiant avec une écrasante majorité (98% des suffrages) et a aussitôt promis de faire de l’établissement un lieu paradisiaque en répondant à la moindre demande de ses camarades. Pour cela, elle a mis à leur disposition une boîte à suggestions. L’idée ne plaît que moyennement à Zenkichi qui sent déjà qu’il risque d’être mis à contribution par son amie d’enfance qui, faute de candidat, cumule tous les rôles. Cela ne rate pas et, devenu membre du Conseil, le jeune homme assiste donc Medaka dans sa grande œuvre d’amélioration du bien-être élèves. Bien vite, les requêtes en tous genres affluent et il devient évident qu’il est nécessaire de recruter. Une fois contentés, les bénéficiaires ne pourraient-ils pas faire des recrues de choix pour le duo ?
Série à succès au Japon où elle compte déjà dix-sept volumes, Medaka-Box s’inscrit dans la veine des shônen en milieu lycéen, dans lesquels action, humour potache et formes girondes constituent les ingrédients principaux. Les couvertures des deux premiers tomes ne laissent guère de doute sur le public visé et le contenu : toute poitrine dehors, l’héroïne est prête à en découdre. Point de tromperie sur la marchandise, le récit est à l’avenant et reprend les ficelles du genre. À commencer par un personnage au caractère bien trempé, mais loin d’être infaillible, accompagné de son faire-valoir autour desquels va se constituer une (plus ou moins) fine équipe au gré de rencontres et, en l’occurrence, du traitement des sollicitations des étudiants.
Quoique des plus classiques, le scénario ainsi mis en œuvre par NisiOisin ne s’en avère pas moins efficace. Néanmoins, et bien que les protagonistes apparaissant au fil des pages ne manquent pas de personnalités, leur côté par trop caricatural lasse vite et ne laisse guère la place à de quelconque surprise. Un suspens que le procédé narratif met lui aussi à mal puisque chaque situation que Medaka doit régler se déroule presque toujours selon le même schéma. Le dessin d’Akira Akatsuki révèle une très bonne maîtrise des codes du shônen et offre un découpage clair et lisible, ainsi que des cadrages réussis. Pourtant, le graphisme ne se démarque guère de la production générale et sa propension à exhiber gratuitement le corps quasiment nu de l’héroïne n’apporte pas grand-chose à l’intrigue.
Se lisant aussi rapidement qu'ils s'oublient, ces deux premiers volumes de Medaka-Box plairont probablement à un public masculin adolescent peu exigeant sans convaincre les autres.
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