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apon. La peine de mort n’existe plus. Les pires criminels sont désormais condamnés au bannissement et à la déportation sur une île lointaine. Une partie de celle-ci a beau être appelée « le paradis », le danger est partout. Les nouveaux arrivants devront apprendre à survivre aux attaques et aux usages des groupuscules qui se sont formés. L’un des condamnés ne déviera pas de son but : la vengeance.
L’île infernale est proposée par un nouvel éditeur, komikku, qui ose lancer cette série comptant trois tomes et qui pourrait souffrir d’emblée d’un flagrant air de déjà-vu planant sur la découverte du titre. Depuis un passé récent, on ne compte en effet plus les mangas qui fondent leur introduction sur une révision du système judiciaire nippon, ou qui jettent des justiciables sur des territoires insulaires particulièrement hostiles, ou encore qui exploitent les ressorts du survival pour mieux mettre à l’épreuve des comparses obligés de s’associer pour affronter leur environnement. Quand les auteurs ne mixent pas joyeusement tous ces ingrédients, comme c’est le cas de Yusuke Ochiai, mangaka à la courte carrière. Pour les titres récents découverts en France qui viennent à l’esprit, citons Suicide island, La mosca, L’île de Hôzuki, voire Btooom ! ou Deadman wonderland.
Pourtant, son récit, à défaut d’étonner, se lit sans déplaisir, le fait de condenser les étapes plutôt que de les étirer ou répéter les situations n’étant pas pour rien dans le côté distrayant ressenti. Les flashbacks qui permettent d’en apprendre un peu plus sur le passé et les motivations des protagonistes ne ralentissent pas l’action ni leur progression sur le terrain. Les affrontements ont le punch nécessaire, le scénario sait faire se succéder aux dangers manifestes d’autres plus pernicieux tandis que le graphisme, rugueux, s’amuse à composer un univers où des esclaves aux allures zombiesques évoluent non loin de décors associant cirque antique et pyramides aztèques (!). Le fait de ne pas se creuser les méninges pour trouver un air de Tenma (Monster de Naoki Urasawa), en moins lisse, au héros de l’histoire n’est pas non plus un handicap irréversible. Pas de quoi s’émouvoir non plus sur le fait que les personnages principaux aient des profils psychologiques aussi différents que physiques (sortis du même crayon, au moins, impossible de les confondre les uns les autres).
Efficace et fun à défaut d’être anthologique, L’île infernale ne mérite pas le procès en patchwork qu’on serait tenté de lui faire au premier abord. La preuve, l’envie de lire les deux prochains tomes est bien présente lorsque celui-ci se referme… De quoi encourager l’éditeur, libraire à l’origine, à proposer d’autres titres prochainement.
Le Japon a aboli la peine de mort dans ce récit. Jusque là, c'est assez crédible. Cependant, ce pays a substitué cette peine par le bannissement sur une île isolée du monde. On imagine mal des Etats civilisés faire cela même si cela serait une solution aux yeux d'une bonne majorité qui s'imagine que les prisons sont luxueuses.
Ce seinen part également du même principe que la série Prison Break où notre anti-héros souhaite y aller. Cependant, cela ne sera pas pour s'évader avec son frère mais pour tuer l'assassin de sa famille. Il y a également un côté très survival que j'ai fortement apprécié.
Une histoire simple mais très efficace dans la mise en scène. Par ailleurs, l'auteur réussira à nous dérouter totalement surtout au troisième et dernier tome. On regrettera juste la présence de personnages secondaires finalement assez inutiles.
Bref, cela ne va pas s'éterniser pour aller droit au but sans aucune concession. Un seinen de qualité.
Au Japon, la peine de mort a été remplacée par un exil forcé sur île coupée du reste du monde. Mikoshiba s'est fait volontairement enfermé pour retrouver un ancien ami, responsable de la mort de sa famille. Un thriller très efficace. Les révélations et les scènes d'action se succèdent à un rythme soutenu. Les dessins soutiennent magnifiquement le récit.