C
ertains titres s’illustrent une année. Beaucoup plus rares sont les séries qui marquent les esprits sur une décennie, voire au-delà. Il était une fois en France appartient vraisemblablement à cette catégorie, même s’il est peut-être un peu tôt pour l’affirmer. Quoiqu’il en soit, personne ne pourra contester la qualité et la constance des six albums parus depuis l’automne 2007.
Voici donc le dernier volet des aventures de Joseph Joanovici qui doit désormais solder ses comptes. Même s’il possède un carnet d’adresses fourni et cette capacité à toujours rebondir, le vide qu'il fait progressivement autour de lui en sacrifiant un à un ses compagnons de route (même les plus dévoués) et l’acharnement obsessionnel du petit juge de Melun auront raison du ferrailleur. Seule Lucie, qui paradoxalement, le trahira par amour, lui restera fidèle.
Plus que l’ambiguïté de l’homme et des années qui furent le théâtre de son ascension fulgurante puis de son inexorable descente aux enfers, c’est la manière dont Fabien Nury et Sylvain Vallée mettent en scène sa vie qu’il convient de souligner. La grande force des auteurs est de ne pas avoir cédé à la facilité d’un récit à charge ou à décharge, sur un individu ou une époque, et de montrer comment ceci fut possible sans pour autant porter de jugement, laissant ce soin à leurs lecteurs.
Parallèlement, scénariste et dessinateur ont su très judicieusement faire évoluer leurs personnages, ne serait-ce qu’en les faisant vieillir, et donner une dimension cinématographique à leur fiction, lui conférant ainsi encore plus de crédibilité et de réalisme. Pour s'en convaincre, il suffit de plonger dans ces zooms capturant avec efficacité la moindre expression, d'écouter ces silences si lourds de sens, de regarder ces enchaînements quasi parfaits ou d'admirer ces plans larges qui permettent d’en embrasser toute la subtilité grâce à une composition d’image parfaitement pensée et maîtrisée. De fait, Terre promise se regarde autant qu’il se lit, précipitant le lecteur, devenu spectateur, au cœur d’un drame superbement scénarisé, dessiné et mis en couleurs.
Dans l’émotion et la retenue, cet ultime opus clôt magistralement Il était une fois en France et s’il est question d’une adaptation sur grand écran, ce n’est qu’un juste retour des choses pour une série qui s'inspira du cinéma pour la formulation de son titre !
>>> Chronique du tome 1
>>> Chronique du tome 2
>>> Chronique du tome 4
>>> Chronique du tome 5
>>> Interview de Fabien Nury
Si le tome précédent était intense, celui ci ne l'est pas moins. A l'heure où la pugnacité du "petit juge de Melun" commence à porter ses fruits, on ne peut pas s'empêcher d'avoir de la compassion pour sa cible. Mi-héros mi-monstre, l'acharnement qu'on lui porte peut paraître disproportionné dans le temps.
Comme depuis le début de la série, les dessins et la mise en page sont très soignés. Le scénario est très bien servi par cette histoire pationnante et exceptionnelle.
La combinaison de tout ça donne une fin et une série très réussie.
Il faut reconnaître que cette série est menée avec brio, qu'elle nous fait traverser -avec un dessin impeccable -plusieurs époques à travers la vie d'un truand opportuniste et toujours inspiré. Mais celui ci est tellement antipathique que j'ai lu la saga avec une sorte d'écoeurement permanent. A aucun moment je n'ai eu un attachement particulier à tel ou tel personnage, et j'en suis arrivée à être soulagée d'en être à la fin. Enfin ! Bravo aux auteurs pour leur extraordinaire travail, mais cette série malaisante va passer aux oubliettes.
Cet album clôt avec brio cette série très réussie. Evidemment, l'heure n'est plus à l'action mais l'intensité et l'émotion sont toujours bien présentes. Les protagonistes bouclent les boucles d'incroyables destins. Les esprits sont forcément marqués.
Après un tome 5 un peu en deçà des autres, ce tome 6 clôt formidablement cette série.
Au final, sur l'ensemble des 6 tomes, j'ai juste regretté la narration un peu confuse : on ne se rend compte souvent qu'au bout de quelques cases/pages qu'on a changé d'époque. J'aurais aimé un peu de liant (un petit "quelques temps plus tard", ou "le temps passe et...") pour que l'on ne soit pas obligé régulièrement de revenir en arrière pour bien comprendre les changements d'époques. Plus que de l'originalité, je pense que c'est une petite erreur narrative. Mais bon, c'est juste histoire de chipoter (bien que certains tomes auraient gagné une étoile de plus s'il n'y avait pas eu cette légère "difficulté" de lecture qui a brisé régulièrement ma découverte).
une magnifique série servie par un tandem idéal. On est dans la peau de l’extraordinaire Joseph et de tous ces autres personnages pendant l'occupation. Chapeaux les artistes.
Encore une excellente série de la BD traditionnelle française (un futur classique à coup sûr...) qui se termine, et Nury et Vallée ne ratent pas la conclusion de leur "chef d'oeuvre", célébré un peu partout. En misant sur une ambiance crépusculaire, en focalisant leur dernier chapitre sur le sentiment de perte et les désillusions de la fin d'une vie, ils confèrent une profondeur inédite à leur chronique d'une période aussi douteuse que douloureuse de l'histoire de France. La vengeance interminable du "petit juge de Melun" est devenu une maladie, un cancer qui ronge tous les personnages de cette lente et lugubre descente aux enfers, et, une dernière fois, le lecteur aura la tentation de la sympathie envers ce Joseph si brillamment doué pour les affaires (sa résurrection à Mende est l'un des moments saisissants de ce tome) et pourtant tellement incapable de suivre le "bon chemin" au milieu des évènements dévastateurs du siècle. Cette sympathie ambigüe est la limite assumée de la série, mais donne aussi la mesure de son "honnêteté" intellectuelle : qui sommes-nous donc pour juger un homme, même si ses actes se sont avérés monstrueux ? En renvoyant dos à dos dans la conclusion le coupable et le justicier, et prenant acte aussi du lien créé par la haine, mais aussi par l'amour (le beau personnage de Lucie-fer, peut-être pas assez bien traité par la série...), lien que seule la mort peut dénouer (et encore...), Noury et Vallée font preuve ici d'une hauteur de vue tout-à-fait étonnante. On n'oubliera pas de si tôt l'agonie de Joseph, redevenu un petit enfant juif, terrorisé par la menace abjecte de l'Holocauste auquel il n'aura finalement pas vraiment réchappé...
Album juste fini & la dernière page (excellentes cases de "dézoom", sans tout dévoiler) me laisse pensif quant à l'histoire de cet homme qu'on aime ou qu'on déteste mais qui ne laisse, de toutes façons, pas indifférent.
J'aime beaucoup d'ailleurs quand je termine une série (ou un one-shot) faire durer ma réflexion, mon imagination sur le destin des personnages qui m'ont accompagnés le temps du récit. Si ce sentiment est là c'est que, pour moi, "la sauce a pris" !!!!!
Et comment n'aurait-elle pas pu prendre avec ce futur classique ??!!
Cet ultime album marque le lent déclin de Joanovici malgré quelques rebonds qui ont retardé l’échéance promise...
Je n'avais, jusqu'alors, jamais parlé de Lucie (fer) qui aura était une personne très importante dans la vie de Joanovici. Elle était très amoureuse (& il ne lui a pas toujours bien rendu) & est restée avec lui jusqu'à la fin. Une femme entière qui aura tout fait pour lui jusqu’à le trahir pour le retrouver...
Legentil, Piednoir, Otto, Lafont, Eva, Lucie, Scaffa, Joanovici autant de personnages qui, de différentes façons, ne m'auront pas laissés insensible.
Un grand merci à Fabien Nury & Sylvain Vallée pour leur œuvre !
Cette série, de par un brillant scénario et une mise en page cadrant parfaitement aux personnages et à l'époque trouble et douloureuse de l'après guerre, est une parfaite réussite, qui évite les clichés pré définis (collabos et résistants,holocauste et création de l'Etat d'Israël, argent et pouvoir...etc...) et reste une grande aventure où l'être humain (tous les différents protagonistes) est mis à nu dans ce qu'il a de meilleur, mais aussi de pire....Superbe fiction, si proche de la réalité...
LA SERIE de ces dernières années. Magistrale du début à la fin. scénario, dessin, intrigue, aspect historique, tout est magnifiquement mis en scène.
Une série indispensable, à lire et à relire sans modération : un vrai chef-d'oeuvre !
5 coups de coeur sur 6 tomes pour BD GEST. Personne ne s'y trompe, cette série est vraiment excellente, splendide et ce dernier tome fini magistralement une série que l'on lit et relit avec passion et envie.
Magnifique....
Du lourd, du très lourd comme les 5 albums précédents, j'ai adoré et je recommande à tous ! Tout y est... l'histoire, le dessin...bref on est pas loin de la perfection !
Fin de partie pour Joavonici, et pourtant même dans l'adversité il arrive encore à se retourner. Mais il a décidément trop d'ennemis, et même sa famille finit par se détourner de lui.
Récit impeccable, mise en image parfaite, ambiance de l'après guerre très bien rendue, histoire terrible et crédible, parfait mélange de réalité et de fiction, cette série mérite les superlatifs dont elle est l'objet.
Déjà un classique !