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eu avant mai 68, Paris. Sybille, passionnée de parapsychologie, cherche à développer ses éventuelles facultés psi en s’inscrivant dans un curieux programme de recherches. Celui-ci, baptisé protocole de Zener, est mené par un mystérieux Professeur Bruner, soupçonné d’être à la solde de pays de l’Est. Bientôt, Sybille se révèle un sujet étonnant, tandis qu’elle visualise des situations particulièrement violentes…
La mode est aux VIP qui s’essaient aux scénarios de bande dessinée, les deux derniers exemples en date, Lelouch et Beineix, ayant accouché de productions qu'on oubliera sans cas de conscience. Avec Jean Christophe Grangé, écrivain reconnu en terme de ventes, c’est plutôt du côté de Bernard Werber qu’il faut aller chercher. Avec Exit, on avait eu la preuve qu’une bonne idée exploitée par un bon conteur d’histoires n’était pas la recette idéale pour faire une bonne BD. Sans aller aussi loin dans le ratage, Grangé commet pourtant un peu les mêmes erreurs avec la Malédiction De Zener.
Très clairement, la narration manque de fluidité, au point qu’on se demande si des passages entiers n’ont pas été purement et simplement supprimés. Il en résulte une histoire qui tantôt piétine, tantôt s'emballe, et des personnages peu cohérents. On reconnaît bien la « patte » de Grangé dans la façon de dévoiler progressivement le mystère, comme dans Le Concile de Pierre notamment, mais il semble éprouver toutes les peines du monde à transposer ce style d'écriture pour un album de bande dessinée. Un problème similaire s'était déjà fait sentir pour le scénario qu'il avait signé pour le film Les rivières pourpres , bien moins convaincant que son propre roman.
Par rapport aux autres incursion dans l'univers de la BD évoquées précédemment, la présence d’Adamov (Les Eaux de Mortelune, L’impératrice rouge…) au dessin apporte une forme de caution morale et technique. Mais curieusement, le flottement du scénario semble déteindre sur le trait, plus hésitant qu’à l’accoutumée. Le choix de grandes cases sied mal à ses décors minimalistes et dépouillés, ses personnages sont trop statiques, et pour couronner le tout, les couleurs sont peu agréables. Faut-il encore une fois souligner la présentation complètement démodée, un classique chez Albin Michel ?
Il reste une intrigue intéressante, et un suspense relativement maîtrisé pour s’accrocher néanmoins à cet album. C’est bien maigre, et ça ne réussira décidément pas à réconcilier le Neuvième Art avec les autres
La parapsychologie n'est pas vraiment mon truc mais je ne me suis néanmoins pas ennuyé à la lecture de l'histoire de cette étudiante qui se fait embarquer dans les expériences de son séduisant professeur de psychologie et se retrouve dans les pays de l'est embarqué dans un complot qui la dépasse.
Dommage que le contexte historique ne soit pas plus exploité, car j'ai retrouvé Nanterre à l'aube de mai 68 avec intérêt, et le cliché de l'étudiante amoureuse est un peu lourd.
Bon moment de lecture toutefois grâce notamment au dessin, on verra si la suite est à la hauteur.
Un baillement poli a exprimé ce que je pensais de l'album à la fin de sa lecture et pourtant j'aime bien Grangé. D'habitude, je lui reproche de bâcler ses fins alors que ses débuts sont toujours remarquables.
Là je trouve le début lénifiant, que doit être alors la fin ?
Même le dessin d'Adamov que d'habitude j'adore me paraît assez quelconque.
Belle réalisation un peu fantastique qui s'intègre dans des faites historiques
réels. L'héroïne est très séduisante dans ce mélange d'époque. J'ai déjà hâte
de lire la suite…