L
e monde ne tourne plus très rond depuis que de mystérieuses inscriptions extraterrestres illuminent le ciel en lettres de feu. La fin du monde étant peut-être proche, les restrictions sur la consommation de volailles ne sont plus une des préoccupations premières ! Dès lors, la NASA a le vent en poupe et draine tous les budgets pendant que le RAS galère. Rebondissant d’enquête en enquête, Tony Chu et John Colby, son acolyte devenu alcoolique, restent toujours sur la piste du Vampire. Pour sa part, Mason Savoy, l’ex-coéquipier de Tony, poursuit un dessein plus grand qui pourrait faire le lien entre les ésotériques glyphes célestes et les curieux évènements qui se passent sur Terre.
Récompensées par deux Eisner Awards à la Comic-con de San Diego (l’équivalent des Oscars mais version comics) dans les catégories Best New Series (2010) et Best Continuing Series (2011), les aventures du détective cibopathe ont conquis leurs lettres de noblesse auprès du public de l'Hexagone grâce aux éditions Delcourt qui, depuis septembre 2010, en proposent l’adaptation française. Si les pérégrinations de Tony Chu ne sont pas sans rappeler celles des héros de Tarentino, tant dans leur démesure que leur atypie, il convient de remarquer que John Layman (scénario) et Rob Guillory (dessin) marquent le pas avec ce quatrième opus.
Globalement, le récit s’essouffle et manque parfois de cohérence. Un semblant de rigueur dans l’écriture ne nuirait pas à la compréhension de l’histoire. Ainsi, certains allers-retours chronologiques ou la présence aléatoire d’un prologue par chapitre finissent par perturber la lisibilité du propos. Cela part dans tous les sens et le lien entre un voresophe, un général coréen producteur de virus, un étudiant détenteur d’une recette pousse-au-crime, les amazones de l’USDA et leurs animaux cybernétiques, les inscriptions pyrotechniques et une foultitude de choses toutes aussi abracadabrantesques les unes que les autres, sont de nature à jeter une certaine confusion. Mais après tout, qu’importe cette apparente frénésie scénaristique puisqu’elle permet à Rob Guillory de donner libre cours à un graphisme délirant, dynamique et anguleux qui excelle dans la démesure et l’extravagance et fait que l’humour, noir et un brin désabusé, l’emporte toujours sur le gore saignant.
Bien que tout à fait honorable, Flambé marque - un tant soit peu - le pas sur les albums précédents. Pour les aficionados, il faudra attendre plusieurs mois pour les versions françaises de Major League Chew (parue en avril 2012 aux USA) ou de Space Cakes qui sortira, toujours chez l’Oncle Sam, en décembre 2012. Quelques belles heures de lecture en perspective… en attendant une possible adaptation TV, mais là encore, il faudra être très patients !
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