Q
ue fait-il là, quasiment nu et affamé, dans le froid ? L’homme l’ignore. Aussi, quand un enfant lui offre du pain et l’invite chez lui, il le suit. Arrivé sur place, il rencontre Ourania, la mère de Titos, qui accepte de l’héberger. Alors qu’ils font connaissance, la jeune femme reçoit la visite impromptue de Stamos, un riche prétendant bien décidé à ce qu’elle l’épouse. Mais, en raison des hésitations d’Ourania, le ton monte et son courtisan se montre violent, obligeant l’amnésique à intervenir de façon musclée. L’altercation réveille des bribes de souvenirs chez l’inconnu. Au fils des jours et des rencontres, sa mémoire se ravive. Lui, Minas, était un fils de Sparte, sanguinaire et dépourvu de pitié. Jusqu’au meurtre de trop qui l’a entraîné dans un cauchemar et une quête qui n’auront peut-être pas de fin.
Terreau fertile, l’Antiquité, qu’elle soit grecque, romaine ou égyptienne, ne cesse d’inspirer les scénaristes du 9ème art, avec plus ou moins de bonheur. Avec Minas Taurus, Thomas Mosdi se frotte à son tour à l’épopée antique, qu’il teinte d’une dose de fantastique et qu’il livre sous la forme d’une recherche identitaire dont la finalité vire, en fin d’album, à la conquête ardue – et éperdue ? - d’une rédemption. Pour se faire, l’auteur ponctue le récit de nombreux flashbacks bien amenés, permettant de cerner progressivement le héros et d’en savoir plus sur son passé, tout en renouvelant le suspense.
Malheureusement, le scénario pâtit par ailleurs d’une totale absence de surprise pour ce qui est des séquences situées dans le présent et d’un certain manque de liant par moments. Si le petit Titos, attachant, peut intéresser par sa maturité, Ourania et Stamos sont beaucoup plus convenus et ne semblent avoir d’autre utilité que d’amener Minas à récupérer ses souvenirs. En outre, le personnage principal lui-même manque de charisme et il est bien difficile de ressentir une quelconque empathie vis-à-vis de ses (més)aventures. Une indifférence qui pourrait bien trouver une grande partie de sa source dans le ton désincarné de la voix-off appartenant au guerrier. Exprimant les pensées de celui-ci et son ressenti brut de l’instant, elle se limite à énoncer les faits froidement et sèchement. Même en y voyant l’analyse uniquement factuelle d’un soldat surentrainé et donc une manière de montrer à quel point le héros est ancré dans ses acquis passés, cela n’enrichit guère le récit et le rend encore plus aride. Officiant au dessin, David Cerqueira livre des planches, certes expressives, mais qui ne déclencheront pas non plus un fol enthousiasme. Si son découpage est net et aéré, le trait figé, quelques perspectives approximatives et une colorisation parfois hasardeuse ou terne peinent à convaincre.
Laissant une impression très mitigée, Orbo ab chao est à réserver aux plus vaillants des amateurs du genre ou du travail des auteurs.
J’ai trouvé le début de cette série très engageante et originale. Cela sort des sentiers grecs battus. On commence par un homme totalement amnésique qui est recueilli par une veuve vivant avec un enfant. On sympathise tout de suite avec ce héros qui semble avoir été un guerrier sparte. Il ressemble un peu à Jésus Christ. Cependant, on se rendra compte qu’il n’est pas aussi clean que cela comme tout bon catholique qui se respecte.
Il s’agit alors de trouver la voie de la rédemption pour pardonner les fautes passées. Ce genre de thème m’intéresse car j’apprécie ce qui n’est pas manichéen et qui finalement ne traduit qu’une réalité naïve car tous les chats sont gris. On découvre la Grèce sous un tout autre visage. Il est question également de démons qui sont loin d’être des créatures mythologiques.
J’ai beaucoup aimé la subtilité car le fantastique sera introduit progressivement par petites touches tout à fait anodines mais qui révèleront leur importance au moment fatidique. Par ailleurs, le traitement graphique m’a tout de suite séduit. C’est magnifique avec des ambiances inquiétantes notamment à la fin de ce premier volume. En somme, c’est une série qu’il faudra suivre absolument car l’originalité est de mise pour une fois.
Cependant, je vais modérer mon ardeur à l'occasion de la lecture du second tome où notre héros se transforme en détective privée de l'ère grecque afin de dépister un assassin. Nous changeons progressivement de registre et cela m'a quelque peu dérouté. Cela reste bon mais j'espérais sans doute plus au regard du premier tome sans faute. Bref, je passe à 3 étoiles.
Série captivante, le dessin est sublime. Vivement le T3 ou malheureusement comme d'autres très bonnes série chez cet éditeur ont été abandonnées. Eh oui les lecteurs nous sommes des vaches à fric.
XIII dans l'antiquité grecque. Un traitement intéressant pour cette série dont le héros, amnésique, se révèle avoir les réflexes d'un grand guerrier alors que les bribes de souvenir lui revenant ne sont pas là pour le rassurer.
Beaucoup de mystère, un voile de fantastique mythologique, un dessin efficace mais qui aurait pu être très agréable sans l'abus de textures numériques qui est le grand défaut de cet album.