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ne île quelque part en Arctique. L’automne cède la place à l’hiver, alors que la faune chasse, s’affronte ou se repose. Soudain, la quiétude du cycle est interrompue par une explosion. La terre vomit ses entrailles, provoquant éboulements et écoulements de magma en fusion, semant la panique. L’heure est à la fuite éperdue face aux éléments déchainés. Combien en réchapperont ?
Après Le Tigre, Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci offrent une nouvelle aventure animalière à leurs lecteurs. Cette fois-ci, direction les contrées froides pour montrer, sans fioriture ni mièvrerie, comment la nature et ses aléas peuvent influer sur l’existence de bêtes aussi diverses que le goupil, le bœuf musqué, le grizzli, l’orque ou encore l’éléphant de mer. Alors que le héros félin de l’opus précédent s’avérait omniprésent, le renard borgne donnant son titre au présent album l’est moins. En effet, il cède fréquemment la place aux animaux qu’il croise ou qui se trouvent dans les parages pour des séquences plus ou moins longues. Ce choix associé au changement de paysage permet à ce deuxième volet de se différencier et de bien marquer qu’il ne s’agit pas là d’un documentaire convenu sur le roux canidé suivant celui sur le tigre selon les mêmes principes, mais bien d’un épisode indépendant, d’une tout autre histoire. Un parti pris scénaristique bienvenu et intelligent puisqu’il évite l’écueil de l’ennui et des redites.
Muette, l’histoire laisse néanmoins l’impression d’être parfaitement audible grâce, notamment, au très beau travail graphique de Federico Bertolucci. Aussi à l’aise dans ces régions arctiques que dans la jungle, le dessinateur livre de magnifiques planches, vivantes, expressives, dynamiques que vient rehausser une colorisation aux teintes essentiellement froides. Les ambiances sont joliment rendues et le regard détaille chaque case, goûtant aux bleus vertigineux de l’océan glacial comme aux blancs et au bruns ternes de la terre, suivant la flamme rousse du pelage du renard au milieu de la furie des éléments, frémissant face à l’attaque des orques ou devant le combat des ours, redoutant avec la faune apeurée le passage de la lave incandescente.
Superbe, ce deuxième tome de Love offre une lecture non seulement plaisante, mais dont la puissance évocatrice se révèle impressionnante, et ce, sans aucun anthropomorphisme. À lire et relire à tous âges.
Voir aussi :
>>> Chronique de Love – Le tigre
J’aime bien l’autocollant sur la couverture : « Dans la lignée des grands documentaires animaliers »
Je dois dire que c’est effectivement un peu le cas tant on a parfois l’impression en lisant ce livre de regarder un « Ushuaïa Nature » ne fût-ce que pour la beauté des décors.
Toujours du très bon travail dans ce deuxième tome qui est tout aussi réussi que le premier.
L’histoire est celle d’un volcan en éruption qui va bouleverser l’équilibre naturel des animaux se trouvant à proximité. Un renard est parmi ceux-ci et devra tout faire pour survivre.
L’ambiance est captivante et j’apprécie beaucoup les diverses scènes d'action pleine de suspense ainsi que les cadrages assez dynamiques et prenants. On en a plein les mirettes, c’est du tout bon !
Il y a un petit côté Walt Disney dans cette série BD animalière qui sort des sentiers battus mais qui se « lit » malheureusement trop vite. A découvrir.
Même commentaire pour ce deuxième tome aussi magnifique visuellement que le premier. Le crayon de Bertolucci est à la hauteur de celui de J.F Charles (India Dreams). Quant à l'histoire, celle-ci est plus tragique, mais c'est aussi, parfois, l'histoire de la vie.