A
ustralie, milieu du XIXe siècle, l’Angleterre continue son œuvre de colonisation du grand continent austral. Évidemment, quand la majorité des « volontaires » envoyés pour faire étinceler ce bijou de la Couronne ont été piochés dans les prisons et autres orphelinats des bas quartiers de Londres, il ne faut pas s'étonner d'entendre parler la poudre à l'ombre des eucalyptus...
L'homme de Kenzie's river entraîne le lecteur à l'autre bout du monde. En effet, Nathalie Sergeef a concocté un « western » à la sauce wallaby. Ian McFarlane, accompagné d'Allambee, un aborigène en rupture avec les siens, revient sur les terres familiales pour constater qu'il a été dépouillé de tous ses biens. En chemin, ils ont recueilli Lonàn O'Farrell, un jeune orphelin fraîchement débarqué fuyant les mauvais traitements. Bien qu'intelligemment pensés, ces personnages et les diverses péripéties qu'ils traversent restent des plus banals. Combien de fois des héros (accusés à tort) ont-ils semé leurs poursuivants en arpentant une voie secrète cachée dans la mesa perdue ?
Et les kangourous dans tout ça ? Une fois l’original contexte historique mis en place, la scénariste ne sort malheureusement guère des traditionnelles images inspirées par l'Australie (lapins, koalas et malheureux aborigènes). Le résultat est un récit d'aventure plaisant, mais très convenu. La narration aurait bien pu se dérouler n'importe où, de l'Ouest américain aux steppes de Russie en passant par la cordillère des Andes, sans nécessiter beaucoup d'adaptations.
Fabio Pezzi (Alamo), parfaitement accompagné par Jean-Jacques Chagnaud pour les couleurs, illustre ces propos d'une manière agréable, quoique trop figée par moment. La mise en page, sobre et imaginative, fonctionne très bien dans les scènes de dialogues ou d'action. Par contre, elle peine à vraiment retranscrire le sentiment d'immensité et d'isolation que l'outback provoque auprès des voyageurs. À part ce bémol, la réalisation est des plus soignées et des plus lisibles.
Sans démériter, ce premier volume n'offre guère de surprise. Espérons que la suite de Down Under saura sortir des sentiers battus et exploitera plus en profondeur les particularités de cette terre lointaine.
L'Australie était une colonie pénitentiaire à l'origine ce qui fait dire aux mauvaises langues que c'est un pays construit par des malfrats. Certes, mais ils en ont fait un très beau pays.
Cependant, s'ils ont été eux-même privé de liberté, ils ont faient subir l'esclavage aux peuples aborigènes qui peuplaient ces contrées depuis des millénaires. Ces derniers vivaient dans la tranquillité qui n'était pas troublée par l'inégalité de la condition que connaissait les européens.
La terre et la mer leur fournissaient les choses nécessaires pour vivre. Les aborigènes constituent la plus ancienne culture ayant survécu sur terre jusqu'à nos jours.
On va s’intéresser plus particulièrement à ce pays vers la fin du XIXème siècle à l'époque victorienne. Il s'agit de l'exploitation des richesses dans un but capitalistique. Evidemment, il y a des querelles pour la possession des terres et des domaines ce qui constitue l'un des ressorts scénaristiques de ce récit.
Le cadre est presque celui d'un western mais pas dans l'Ouest sauvage. Les couleurs sont ocres et rouges et mettent en avant ce superbe territoire.
L'intérêt de découvrir cette série est que cela se passe en Australie du temps des colonies et que c'est un sujet qui a été très peu exploité.
Découvert un peu par hasard chez mon vendeur, j'ai été agréablement surpris par cette première d'une nouvelle scénariste belge, Nathalie Sergeef avec la complicité du dessinateur Fabio Pezzi, déjà vu dans le dyptique "Alamo".
Je qualifierais "Down Under" de western australien. En effet, le bush remplace les vues de l'Arizona, les cow-boys blancs exploitent et spolient non plus les Noirs mais les Aborigènes. Nous suivons une fresque familiale avec les ingrédients habituels du genre : vengeance, trahison, chasse à l'homme, règlements de compte et vastes paysages.
L'intrigue est bien mise en place et s'avère assez vite palpitante et rythmée.
Le côté historique n'est pas complètement oublié (arrivée des colons en Australie, Protection Acts des aborigènes).
Mention aussi aux dessins très réalistes de Pezzi.
A suivre donc avec intérêt. Vivement la suite.