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eptembre 394. Les chrétiens investissent Rome, annonçant la chute du paganisme. Des conflits aussi bien guerriers que religieux débutent alors, plongeant Rome dans la tourmente. Au milieu de ces troubles, se débat tant bien que mal Flavien, jusqu'au jour où sa famille est assassinée. Initié presque par hasard au culte sibyllin, Flavien va devenir l'Elu, celui à qui il appartient de découvrir le dessein des dieux, un dessein scellé par sept prophéties, dont six ont déjà été révélées... Et rien ne dit que la dernière prophétie sera le prélude à une ère de bonheur...
Durant son initiation, les Sibyllins lui content l'histoire de l'aérolithe sacré nommé le Ba'al d'Emèse. Cette météorite, adulée comme un dieu et auquel on offrait des enfants en sacrifice, et le nouvel Empereur Héliogabale, ancien prêtre de Ba’al, plongèrent, deux siècles avant Flavien, Rome dans le pire des chaos. A travers les yeux du centurion Sylvus, c’est sa propre destinée que voit Flavien.
Via cette série, Chaillet nous conte deux intrigues diffèrentes à des périodes historiques différentes : d'une part la vie de Flavius à la fin du IVè siècle, avec la persécution des polythéistes par les Chrétiens et d'autre part, via les enseignements sybillins, l’histoire du centurion Sylvus face au sanguinolent Héliogabale (début IIIè siècle). Chaillet retranscrit ainsi avec force la rage et la hargne des Chrétiens à vouloir éradiquer les Dieux romains ainsi que la folie des adorateurs de Ba’al. La retranscription des deux époques est sans failles mais à force de vouloir trop décrire, Chaillet, véritable passionné et spécialiste de l’antiquité, finit par pêcher par excès rendant certains passages trop académiques et verbeux. A trop privilégier la description historique via les songes de Flavien, l’auteur en oublie l’intrigue générale de la série, à savoir la disparition d’enfants peu après la prise du pouvoir des Chrétiens.
Le trait est très caractéristique : l’influence de Jacques Martin est indéniable, Chaillet partageant avec le maître tant les qualités (graphisme classique et retranscription nette et précise des monuments, des costumes et accessoires) que les défauts de son dessin, à savoir un aspect trop figé des personnages. Tout comme Jacques Martin, Chaillet peine dans la retranscription du mouvement. De plus, les expressions faciales sont parfois loin d’être convaincantes.
Grâce aux nombreuses références historiques, Sous le Signe de Ba’al est loin d’être un mauvais album mais il pêche par académisme et donne trop l’impression que les songes de Flavien ne sont, pour l’auteur, qu’un prétexte à illustrer et à raconter en long et en large des tranches de l’Histoire de l’Empire romain. Il serait donc plus que temps de revenir à l’intrigue principale du récit, sous peine de provoquer l’ennui chez le lecteur.
A réserver aux inconditionnels de la période antique.
Suite et fin de la vie d'Héliogabale, l'empereur romain un tantinet frappadingue. Encore que "tantinet" est davantage une figure de style qu'autre chose.
Chaillet s'accomode parfaitement de cette histoire sanglante et pleine d'excès. Il nous invite à un grand voyage dans l'antiquité. Si la BD en tant que telle n'est pas nécessairement une grande BD, le voyage, lui, est enchanteur.