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endant qu’Aleksi Stassik apprend à maîtriser son pouvoir de destruction avec l’aide de Velikic, Anna Borodine, enceinte et accompagnée du fidèle Iosef, essaie de rejoindre les territoires du Sud après avoir réussi à échapper à la surveillance des Très-Hauts. Ces derniers, voyant s'enfuir le fruit de l’union de l’héritier de l’Imun et de l’héritière d’Antaras, n’ont d’autres choix que de précipiter les choses. Ils reviennent sur Terre collaborer avec le nouvel Imperator, sous le joug de l’Être Lumière, afin de sauver leur monde des entités que l’Ombre s’apprête à libérer. La fin de cette partie millénaire est proche. Qui des deux joueurs l’emportera ? L’Ombre ou la Lumière ? À moins que la surprise ne vienne des pions eux-mêmes…
Bunker le final. Six ans après avoir été initié par Christophe Bec et Stéphane Betbeder, c’est le temps de la conclusion. Le début de la série avait eu du mal à convaincre certains sceptiques. Le mélange de science-fiction, de fantastique et de propos géopolitiques avait de quoi déstabiliser. Force est d’avouer que la rigueur affichée pour en développer et surtout résoudre l’intrigue est formellement impressionnante. Toutes les pièces du puzzle fournies au lecteur depuis le départ prennent leur sens et se mettent en place pour aboutir à un dénouement qui en satisfera plus d’un. Au dessin, Nicola Genzianella, arrivé au tome 2, rend honneur à la qualité du récit. Des montagnes entourant le mont Ulù-Téliak aux déserts du Sud, en passant par les cités Ieretik, il donne corps aux différents espaces parsemant l’aventure.
S’ils abordent des thèmes classiques (l’élu destiné à sauver le monde, l’homme voulant s’affranchir des Dieux qui se jouent de ses semblables) les auteurs nous livrent ici une œuvre multi genre maîtrisée de bout en bout et que l’on se plaira à relire. La relecture de l’ensemble renforçant le sentiment de cohérence qui se dégage de l’histoire globale, une qualité de plus parmi bien d’autres. En ces temps éditoriaux incertains, voir une série aller au bout de ses objectifs est un exploit à saluer. Qui plus est quand elle présente un intérêt indéniable !
Il était temps que ça s'arrête
Une série dont les deux derniers tomes font indéniablement pensé à Akira (mais en moins bien). Il me tardait quand même que la série se finisse avec ce 5ème tome, la qualité baissant quand même pas mal (même si ce n'est pas mauvais).
Le premier tome de Bunker est un choc. La peur des soldats est palpable. Les monts enneigés de la démarkacia sont fascinants et la sauvagerie des entités promet des combats d’anthologie. Il faut dire que le dessin de Bec est parfait de noirceur et de précision.
Le discours sur la Guerre, usante, cruelle, mortelle apporte une vraie profondeur au récit.
Puis arrive le tome 2. Nouveau dessinateur en la personne de Betbeder. Le trait est approximatif et l’encrage définitivement pas à la hauteur. L’action prend place dans les territoires du sud, bien moins oppressants. « Raconter » la Guerre n’est plus la préoccupation d’Aleksi, le héros.
Peu causant, assez fade, il apprend qu’il est l’Imun. En gros, l’ELU. Un de plus dans le monde de la BD.
Cette impression de déjà-vu ne nous quitte plus jusqu’à la fin des 5 opus et on se surprend à vouloir relire Akira, Shloka, Lanfeust ou la Guerre Eternelle (liste non exhaustive).
Au final, le bunker 37, si marquant, n’est qu’un décor parmi d’autres. La menace des Entités est diluée au milieu d’autres conflits ultra cosmiques dont on se fiche éperdument parce qu’on y comprend rien.
Plus problématique, Aleski, le fermier-soldat aux méga-pouvoirs, reste terne et sans intérêt. Deux étoiles tout de même pour le dessin qui reprend du caractère à partir du tome 3. Les « monstres » et les combats humains-entités fonctionnent bien.
La fin de l'aventure. Pas mal, mais C. BEC a toujours autant de mal à trancher pour une fin nette et définitive. Et ça c'est dommage.