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n raconte qu'autrefois, un pacte fut scellé entre un prêtre shintô du village de pêcheurs Amidé et une Ondine, créature marine. Ainsi, en échange de la protection d'un d'œuf, une pêche abondante assure la prospérité de la ville. Cette légende s'est répandue et attire médias et promoteurs tandis que Yôsuké, benjamin du clan des prêtres shintô, doute de l'existence de la créature.
Au sein de son ambitieuse collection Sakka sensée faire la part belle aux mangas d'auteurs destinés à un public adulte, Casterman édite Kaikisen – retour vers la mer, parue initialement au Japon en 1990. Il s'agit d'une oeuvre de jeunesse de Satoshi Kon, grâce à laquelle il s'est fait remarquer par quelques personnages prestigieux comme Katsuhiro Otomo (Akira). Depuis, il s'est construit une certaine renommé à travers des longs métrages tels que Perfect Blue (1997) ou Millenium Actress (2001).
La démarche éditoriale est donc a priori intéressante. Malheureusement, le public visé se sentira sûrement trompé par la marchandise. Cette gentille histoire n'est pas à court de qualités mais n'est absolument pas adulte et s'apparente plutôt aux nombreux films pour les plus jeunes qui voient des enfants, mobilisés par une cause juste, se rebeller contre des méchants adultes capitalistes. Ainsi, ce genre d'ouvrage risque malheureusement de ternir l'image de cette nouvelle collection.
Par ailleurs, les dessins font inévitablement penser à ceux de Otomo. Même si les cadrages et la mise en page sont moins recherchés, l'influence est évidente. Et ce ne sont pas les personnages que l'on croirait directement issus d'un casting pour Akira qui donneront une impression contraire. Ceci dit, il présente des qualités indéniables et c'est loin d'être un défaut de prendre exemple sur un tel maître qui a grandement marqué l'histoire du manga.
En définitive, Kaikisen – retour vers la mer est une lecture distrayante, mais qui intéressera surtout les amateurs de Satoshi Kon curieux de découvrir son premier essai.
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