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ohn Dusk, super-héros au service de la police, va mal. Ses nuits sont peuplées de cauchemars provoqués par les scènes atroces qu’il découvre régulièrement dans sa chasse aux criminels. Plus grave encore, il n’a plus foi en la justice de son pays. Dans un moment d’égarement, il laisse mourir un tortionnaire et se rend compte que cela le soulage.
Sur le site de l’éditeur, ce personnage est présenté comme un super-héros agissant comme Dexter. Pour ceux qui connaissent la série, n’en croyez rien ! La série susnommée est bien plus fine, subtile, pleine d’humour (noir, il est vrai) et de cynisme que le présent ouvrage. De plus le feuilleton ne traite pas d’individus qui utilisent leurs pouvoirs pour se substituer au système judiciaire ou assouvir une quelconque vengeance. Or, c’est bien le thème d’Absolution et c’est là que le bât blesse. Ce sujet, maintes et maintes fois vu ou lu, est abordé sans l’ombre d’une subtilité, sans une once de réflexion ou d’esprit critique. Ce n’est qu’un prétexte à un étalage de violence et de testostérone. Tous les poncifs du genre sont livrés au lecteur avec, entre deux scènes d’action, des dialogues sur la justification de la « self-justice » ayant pour point d’orgue l’introduction de la volonté divine dans le débat ! En prime, le narrateur distille une délicate dose de manichéisme, le scénario prenant bien soin de proposer de vrais dégénérés qui ne risquent pas d’attirer le moindre regret sur leur disparition bien au contraire, soixante-seize pour cent de la population soutenant le héros.
Le dessin ne relève même pas le niveau. En dehors des visages pas toujours très expressifs voire, parfois, irréguliers, il est difficile de lui adresser de gros reproches, mais également très facile de ne pas s’enthousiasmer. Le dessinateur réalise le minimum requis sans réelle inspiration et prise de risque, en particulier au niveau du cadrage.
Pas sûr que Glénat se fera une place dans le marché des comics avec de tels ouvrages.
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