L
e déserteur est le premier grand projet des jeunes auteurs Kris et Obion. Auparavant le premier avait signé le scénario du remarqué Toussaint 66 et ensemble ils s'étaient signalés avec les strips Kr'Ob Art publiés dans Pavillon Rouge. Aujourd'hui, dans un style très différent, ils entament une série de science-fiction dont Nuit de chagrin constitue le premier volume :
L’action se déroule dans un monde imaginaire peuplé d’êtres plus ou moins humanoïdes. Kyle Sanders y fait son retour après avoir déserté cinq ans plus tôt. Chargé d’une mystérieuse mission, il débarque en pleine campagne politique dans un environnement social complexe et conflictuel.
Il n’est jamais facile de se faire un avis à partir d’un premier tome et celui-ci ne fera pas exception : même s’il est plutôt étoffé, il ne s’agit que d’une mise en bouche et il en faudra encore beaucoup avant d’être rassasié. Cependant, plusieurs éléments sont présents pour nous mettre en haleine et nous donner envie de connaître la suite.
En premier lieu l’intrigue semble avoir été mûrement réfléchie, la trame est complexe et dense, le héros difficile à cerner…Tout un ensemble d’ingrédients positifs pour la suite. Additionné à la dureté du contexte et à une atmosphère plutôt oppressante, cela risque d’en décourager plus d’un. Par contre, ceux qui feront l’effort ne se plaindront ni d’un scénario vide, ni d’un manque d’originalité avec notamment l’idée du flash d’information donné en pièce de théâtre qui est excellente.
Du côté des dessins, Obion a un trait qui sans être spécialement original est déjà bien maîtrisé avec en particulier un bon sens du mouvement et de la mise en page. On regrettera uniquement des difficultés à reconnaître certains personnages. Ceux-ci étant nombreux, on est facilement perdu alors que dans ce genre d’histoire aux multiples facettes, le dessin devrait au contraire être d’une grande aide au lecteur.
Enfin, Florence Breton aux couleurs s’est bien adaptée et indéniablement l’ambiance sombre et rude lui doit beaucoup. Malheureusement, il est dommage que sur de nombreux détails, elle n’ait pas travaillé sur des agrandissements car les couleurs sont souvent mal délimitées.
Le déserteur est une série prometteuse au potentiel évident, mais le plus dur reste à faire. Espérons que les auteurs sauront continuer sur leur lancée.
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