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i vous étiez directeur de collection, quel cadeau d’anniversaire aimeriez-vous pour fêter les dix ans de votre label ? Ne cherchez-plus, les éditions Bamboo ont déjà trouvé ! À l’occasion de la première décennie de Grand Angle, trois des scénaristes phares du catalogue se sont réunis pour cosigner un récit prévu en quatre tomes : La Lignée. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, un quatrième larron, Olivier Berlion, s’est joint au groupe composé de Laurent Galandon, Jérôme Félix et Damien Marie, et vient apporter son expérience de conteur d’histoires mais aussi de dessinateur, puisqu’il met en images le premier volume, intitulé Antonin 1937.
Tout commence en novembre 1937. Antonin se recueille sur la tombe de sa mère, qui vient de décéder, quand un inconnu qui prétend être son oncle l’aborde pour le mettre en garde contre une malédiction qui semble frapper sa famille depuis des générations : tous les aînés meurent de façon inexpliquée à l’âge de 33 ans. Antonin vient d’entrer dans sa trente-troisième année… Incrédule, celui-ci rejoint sa maîtresse, une jolie Espagnole, qui lui annonce qu’elle part combattre les nationalistes de l’autre côté des Pyrénées. Que doit faire Antonin ? La suivre pour servir une cause qui ne lui appartient pas ou rester en France auprès de son fils et de son épouse ? Après quelques hésitations, il décide de tout plaquer. Direction Barcelone.
Aux manettes de ce premier tome, Laurent Galandon confirme son attachement aux événements majeurs du 20ème siècle. Après la Guerre d’Algérie (Tahya El-Djazaïr), le génocide arménien (Le Cahier à Fleurs) ou l’antisémitisme pendant l’Occupation (l’Envolée Sauvage), c’est la Guerre d’Espagne qui sert de décor aux aventures d’Antonin. Le fil rouge de la série, à savoir la disparition mystérieuse des aînés Brossard à l’âge de 33 ans, s’éclipse rapidement au profit d’une aventure humaine, très bien rythmée. Quête de l’amour pour l’un, d’un idéal pour les autres, illusions perdues pour beaucoup, les destins se croisent jusqu’à un final qui, hélas, est un peu trop prévisible. Avant le troisième volume de La Lignée, dont il sera le scénariste, Olivier Berlion livre une copie de très bonne facture pour le dessin du premier. Visages burinés, décors soignés, scènes de batailles réussies, l’auteur de Tony Corso donne au récit de Laurent Galandon une véritable valeur ajoutée.
Encore une série à concept ? Peut-être. Mais la complémentarité des quatre scénaristes rassure et ce tome d’ouverture ne vient pas contrarier ce sentiment, bien au contraire. Si on ajoute que l’épilogue est programmé pour le début 2013, évitant ainsi une attente trop longue pour les plus impatients, pourquoi s’en priver ?
L'intrigue est très intéressante car mystérieuse. L'aîné d'une famille est frappé d'une malédiction: il meurt dans sa 33ème année comme le Christ. On devine que c'est lié à une mystérieuse statue précolombienne qu'un des ancêtres de cette famille avait reçu en cadeau.
Cependant, dès le premier tome, on va partir sur la guerre d'Espagne. Le concept est celui d'un scénario écrit à quatre main par les principaux auteurs de la collection Grand Angle chez Bamboo.
Bref, le choix a été d'ancrer chaque histoire dans une réalité historique différente. Ainsi le second tome nous emporte dans la tourmente des manifestations violentes à Brest peu après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. On regrettera que les dates de certains faits historiques ont été honteusement tronqués pour les besoins du récit.
Dans l'ensemble, c'est une saga familiale plutôt réussie qui pourrait être adaptée un jour en feuilleton pour la TV comme pour Les Maîtres de l'Orge par exemple. Il y a une intrigue bien spécifique à chaque album. Vers la fin, plutôt que de subir leur destin, les ainés maudits vont essayer de combattre la malédiction.
Le quatrième et dernier épisode va réserver une surprise de taille qui donne une cohérence à la série. Bref, il faut lire jusqu'à la fin pour pouvoir bien apprécié cette série à sa juste valeur. Du bon travail au niveau du scénario.
Cette nouvelle série, basée sur le concept maintenant archi-usé de plusieurs auteurs, démarre sur une idée très originale: les hommes ainés de la familles meurent tous à 33 ans.
Dès les premières pages, nous sommes plongés dans cette malédiction familiale mais malheureusement l'histoire d'amour entre Antonin Brossard et Miranda prend le pas sur le mystère et nous assistons à une honnête histoire sur fond de guerre d'espagne avec ses groupuscules, le POUM, et autres.
Donc cela vient un peu gacher, malgré un dessin très agréable de Berlion, l'intrigue liée à cette malédiction et ce premier tome n'apporte aucune solution à cette énigme.