Cerise 1. L'avis des bêtes

À la sortie de l’école, Cerise ne peut s’empêcher de s’en prendre à un garçon qui vient d’écraser un escargot pour le plaisir. Bien lui en fasse ! Avant de mourir, le pauvre mollusque lui offrira le don de pouvoir parler avec les animaux. Évidemment, cela va quelque peu changer sa vision des choses… Car du martin-pêcheur nul à la pêche à la petite araignée cachée sous le lit, en passant bien sûr par les chats de la maison, cela représente vite beaucoup de monde avec qui discuter et vivre de singulières aventures !

Célèbre pour son blog, mais surtout auteure à part entière, Laurel nous offre ici un nouvel album qui nous laisse un peu dans l’expectative. Ce n’est pas le concept de base qui est en cause ici, bien au contraire. Si la comparaison avec Yakari et autre Donito est inévitable, installer le don de parler aux bêtes dans un environnement de vie quotidienne et moderne était séduisant et prometteur. Le principal reproche à faire à l’ouvrage est paradoxalement de ne pas assez s’appuyer sur ce principe. Si l’accumulation de petites scènes d’une ou plusieurs pages n’est pas désagréable, il est à constater que seules quelques unes, pour environ la moitié du livre, concernent réellement le pouvoir de Cerise. Le reste tenant du gag familial, bien loin des promesses de la couverture. Et c’est dommage tant le trait de Laurel semblait parfait pour ce genre d’histoire. Regret accentué par la palette de couleurs, un peu triste en raison des ambiances automnales où se situe l’action.

Face aux attentes liées au propos et à l’identité de l’auteure, le lecteur pourra être un peu déçu. Le style de Laurel, si particulier, avait l’occasion ici de s’exprimer pleinement par la représentation d’un bestiaire attendu comme sympathique et chaleureux. Il ne le fait qu’à moitié. Tant pis. Il n’en reste pas moins à espérer un deuxième tome plus homogène, cette fois-ci entièrement dédié à Cerise et son secret, qui le mériteraient pleinement.