A
près six tomes dans le désert en plein Moyen Âge, Jean Dufaux et Philippe Xavier traversent l'océan (et quelques siècles) et partent sur la piste des conquistadors et du trésor des Aztèques. L'invasion de l'empire de Moctezuma par l'armée d'Hernán Cortés, épopée quasi-légendaire où l'odeur de l'or attisa tous les fantasmes et toutes les convoitises, ne pouvait qu'inspirer les créateurs de Croisade.
La trame imaginée par Jean Dufaux reste des plus convenues. La recette est simple : un héros à l'âme torturée par un passé traumatisant, une fine équipe de mercenaires hauts en couleurs et un trésor avec son gardien peu enclin au partage. L'ensemble est campé dans un beau décor oppressant, avec un soupçon de rappel historique pour lier le tout. La chronique est ensuite remplie de moments de bravoure variés, mais, en même temps, n'échappe pas à un lot de clichés impressionnant. Heureusement, en vieux routier du scénario, le créateur de Jessica Blandy arrive à maintenir sa barque à flot grâce à un art du suspens consumé. L'album tient la route et se lit bien, à défaut de surprendre vraiment.
Sur le plan graphique, le Mexique semble avoir bien inspiré Philippe Xavier. Son style, toujours très riche, a néanmoins gagné en lisibilité grâce à un allègement général du trait (particulièrement pour les décors). Toujours très à son aise dans les scènes d'action, les différents combats sont très bien retranscrits, y compris le sang et la sueur ! Collaborateur habituel du dessinateur, Jean-Jacques Chagnaud offre des couleurs tout à fait réussies. Sa colorisation tout en nuance résonne de concert avec l'ambiance sombre et humide du récit.
De l'aventure, de l'exotisme et un magot, Conquistador ne bouleverse pas le genre et offre un moment de lecture divertissant.
J'aime cette période de l'histoire où on nous montre comment quelques poignées d'hommes sans vergogne ont pu faire sombrer un empire à l'autre bout du monde. La civilisation des aztèques était fort brillante mais certainement trop superstitieuse ce qui a conduit à sa déchéance. L'appât de l'or a été la principale des motivations de ces conquistadors qui rêvaient également de gloire.
Encore une fois, l'auteur Dufaux sait bien raconter les histoires en nous montrant des personnages charismatiques. Son talent dans la construction de l'intrigue est manifeste. Par ailleurs, il y a beaucoup de vie et de mouvement dans un décor magnifique et fouillé. En effet, le dessin me paraît sans reproche avec de belles planches qui retranscrivent assez bien l'atmosphère pesante. On notera également l'excellente prestation de Jean-Jacques Chagnaud aux couleurs.
Le récit devient très mystique sur la fin avec le réveil des dieux dans une jungle menaçante. La fin donne envie de connaître la suite de cette aventure mêlant l'histoire de Cortès avec le fantastique.
L'idée de traiter cette période de l'Histoire est très sympa. L'angle d'attaque est plutôt bon. Mais alors le scénar tient sur une feuille de papier à cigarette. Et puis ce qui me défrisera toujours, c'est le choix d'utiliser un registre de langage moderne voire familier dans un tel cadre historique (le "c'est jouable" dans la bouche de Cortes me reste encore en travers de la gorge). Alors je sais bien que ça peut paraître vieux con de dire ça, et que beaucoup s'en accommoderont facilement. N'empêche, moi ça me bloque et me donne une impression de travail bâclé (ces mêmes raisons qui ont fait que je n'ai jamais terminé le premier volume de la Licorne, qui pourtant démarrait bien).
Et puis de manière générale, je trouve que Dufaux, que j'ai tellement apprécié par le passé, cède un peu trop volontiers à la facilité (pour ne pas être plus dur). Je commence à désespérer concernant cet auteur...
Alors, je n'ai pas parlé du dessin, qui est très agréable. La jungle est bien représentée, les scènes d'action fortes et bien découpées. Maintenant une jolie chose ne fait pas une bonne chose.
2/5 pour le dessin et l'idée de base, le reste, si vous cherchez un bon scénario, non convenu et plein de rebondissements, passez votre chemin ou votre déception sera grande... on est bien loin d'un Murena là, très loin...
Encore une fois, l'auteur Dufaux sait bien raconter les histoires en nous montrant des personnages charismatiques. Son talent dans la construction de l'intrigue est manifeste.
Ensuite je dirais que les dialogues sont pas mal et que les scènes de batailles sont vraiment excellentes.
A lire.
Le scénario est excellent et nous tient en haleine. Le dessin est beau, précis et puissant. En résumé, c'est une belle réussite, on attend la suite.
Après la lecture de ce premier tome, je reste moi aussi sur ma faim. Certes, la réalité historique est assez bien respectée, le découpage des cases bien orchestré, des plans fourmillant de détails, et par moment des cases verticales renforçant l’impression de vertige sur les temples et les paysages mais le contenu me semble trop léger pour vraiment m'emporter. On retrouve les sempiternels ingrédients de Dufaux (du sanguinaire, de la sensualité, de la virilité, du mystère et du mystique) sans que la sauce ne prenne vraiment.
Un peu de renouvellement que diable !!!
Je coterais plutôt à 6,5/10, petite nuance.
Bon, c'est vrai qu'on pouvait s'attendre à un peu plus d'exubérance dans le dessin, les Aztèques, la jungle, tout cela pouvait fournir un "matériel" qui permettait de créer l'angoisse à un niveau autre que celui présent...(voir la série avec les légionnaires - je ne reviens plus sur le nom - où là, l'angoisse est réel !!) Dommage...Cela reste une série "B", sans plus, mais agréable à lire. Seul regret : le dessinateur ira loin s'il s'associe avec d'excellents scénaristes ou si Dufaux retrouve la "forme" !!
Très déçu par cet album.
On s'attendait à un peu de dépaysement dans les fabuleux décors incas et un peu de leur culture.
A la place on a droit à une vulgaire histoire de piraterie teinté d'un peu de fantastique.
A voir pour les dessins.
5/10.