A
urélien, étudiant, la vingtaine, a comme lubie de se trouver une mère adoptive. Nicole, sa sœur dont il est très proche, trouve l'idée un peu étrange, surtout que leurs parents sont encore en vie, mais, bon, ça peut faire une expérience amusante. Quand Olivia, une séduisante quadragénaire, apparaît et accepte le jeune homme comme héritier, la situation se complique rapidement.
Alexandre Franc (Macula Brocoli, Les isolés) délaisse un instant les pinceaux et prend le rôle de scénariste pour Les satellites. Cette chronique, plus amère que douce, s'évertue, sans vraiment y arriver, à délier les sentiments alambiqués d'Aurélien. Si l'idée de départ – se trouver une mère adoptive et l'angoisse du début de la vie d'adulte – semble originale, le traitement du récit laisse un peu pantois. Les personnages manquent de substance et, de plus, comme ils sont tous dotés de caractères peu sympathiques, ils peinent à générer beaucoup l’empathie de la part du lecteur. À noter néanmoins, la très bonne description des relations entre Aurélien et Nicole. À la fois tendue et remplie de tendresse, ce rapport frère-sœur est montré avec beaucoup d’acuité.
Avec un style tout en finesse et une mise en couleurs simple et efficace, Claire de Gastold propose un premier album très élégant. Le trait, qui peut rappeler celui de Catel, est bien en place. Par contre, la mise en scène aurait peut-être gagné en étant plus audacieuse, la dessinatrice s'en tient scrupuleusement à son script. Ce choix offre, certes, une grande clarté à la narration, mais provoque une multiplication de scènes similaires un peu gênante sur la longueur.
Vrai-faux portrait désabusé d'une génération, Les satellites manque un peu d'éclat pour vraiment convaincre.
Voilà une bd typique pour le bobo parisien plein de tunes qui s'ennuie à mourir dans sa complaisance et qui flirte avec des sentiments pour le moins bizarres. Oui, c'est à vomir sur toute la ligne notamment au niveau de la moralité. Il est vrai que c'est une question de partage de certaines valeurs et j'en suis aux antipodes. Mais bon, admettons et allons plus loin !
Je veux bien des rapports à la limite de l'incestueux entre frères et soeurs (c'est à la mode avec Game of thrones). Cependant, que dire de l'adoption d'une mère alors qu'on en possède déjà une qui s'est saignée aux quatre veines pour vous ? Bon, on me dira que ces jeunes qui sortent de l'adolescence se cherchent encore. Bref, ces satellites ne tournent pas rond.
Sur la forme, aucune finesse du dessin avec une colorisation des plus ternes ! Sur le fond, un scénario aussi ennuyeux que stérile. Un album taillé pour les petits bourgeois et qui ont sans doute d'autres préoccupations que les vôtres et qu'il faut tout de même respecter.