I
gor, son truc c’est de fabriquer des monstres. Et ce ne sont pas les échecs répétés ou les dommages collatéraux subis par la population locale qui vont l’arrêter.
Allons droit au but : les histoires de 2 à 5 pages qui composent ce troisième album constituent un florilège de situations grotesques et de répliques cinglantes qu’on trouvera soit amusantes soit affligeantes. La première salve est un véritable feu d’artifice d’absurdité et un concours de bons mots le plus souvent décalés et parfois méchants (pour sourire). Là où les deux premiers tomes se contentaient un peu facilement d’illustrer des blagues souvent très connues sur le thème du mythe de Frankenstein et des monstres, le fait de sortir ces personnages de leur contexte habituel (manoir, labo) et de les faire évoluer dans des milieux plus variés constituent une agréable et efficace nouveauté.
Dans un registre où l’on trouve plus fréquemment un style « gros nez » très lisse, le dessin de Duchazeau offre une originalité bienvenue. Sa façon de traiter « partiellement » les décors à grands renforts de hachures qui côtoient des surfaces dépouillées s’accommode cependant assez mal de certains traitements uniformes usant de couleurs vives. Les tons plus appropriés retenus pour Gilgamesh (Dargaud) ou Petites histoires africaines (in Capsule cosmique n°4) le confirment.
Sans courir le risque du décrochement de maxillaires, et à condition de s’offrir une respiration salutaire entre ces récits courts, on retiendra une certaine qualité de traitement, y compris graphique, d’un genre délicat qui souvent ne nous épargne pas grand-chose.
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