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aras-Dantia. Une contrée de légende, où régnait la magie, où cohabitaient d’anciennes races mythologiques… Puis sont arrivés les hommes, d’abord quelques uns, bientôt des multitudes, pillant, asservissant, dévorant les ressources de la terre, bousculant l’équilibre du monde. Mais les humains sont divisés : un conflit terrible oppose les Unis, zélateurs fanatiques d’un monothéisme rigoureux et sanguinaire, aux Multis, restés fidèles aux dieux païens et alliés des races aînées. C’est dans ce joyeux contexte que Stryke mène sa petite troupe d’élite, une trentaine d’orcs intrépides et redoutables, esclaves de la reine Jennesta. Cette cruelle magicienne assigne cette fois une bien curieuse mission à sa compagnie de choc : escorter un puissant sorcier gobelin vers les territoires des Unis pour y tester une arme mystérieuse…
Que celui qui voit dans ce résumé un catalogue de poncifs ne s’y trompe pas : tous les clichés rebattus des écrits d’Heroic Fantasy sont bien présents ! Mais les récents Wollodrin, Orks ou Compagnie des lames, montrent que l’on peut parcourir des sentiers cent fois balisés et faire œuvre originale. Non, là où le bât blesse, dans cet album, ce sont ces personnages sans épaisseur, cette narration appuyée et démonstrative. Stan Nicholls, qui adapte l’univers de ses romans, peine à insuffler le rythme nécessaire à son récit et à créer de l’empathie envers les protagonistes, malgré les quelques deux-cents pages du livre.
Retenant davantage l’attention, le graphisme a été confié à un jeune dessinateur new-yorkais qui démontre une belle maitrise. Son trait simple, à l’encrage appuyé, sait générer de belles ambiances, le dynamisme des mouvements et l'expressivité des visages sont efficacement restitués, notamment dans les - nombreuses - scènes de bataille.
Au final, si l’originalité du dessin semi-réaliste de Joe Flood est plaisante, cette épopée guerrière peinera à convaincre au-delà du cercle des lecteurs peu exigeants, avides d’action et de dépaysement avant tout.
Avant de lire ce comics, je croyais que Tolkien avait inventé les Orcs. Ce n'était pas une réalité car ils existaient bien auparavant au même titre que les elfes, les fées ou les trolls. Ils font partie du panthéon fantastique.
L'auteur a eu la bonne idée d'inverser les rôles et de nous les présenter sous une meilleure facette, les humains étant pour une fois cantonnés aux rôles des méchants.
C'est un univers assez intéressant qui est décrit mais juste le temps d'une mission. Je pense que l'univers de Stan Nicholls est bien plus large et qu'il fera sans doute l'objet d'adaptations futures. Sa saga littéraire n'a été vendue qu'à un million d'exemplaires. C'est déjà pas mal.
En l'occurrence, la lecture a été assez agréable pour une oeuvre plus que correcte.