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ne balle dans la peau, un homme chancelle dans la foule ; derrière lui, des tueurs s'approchent... il n'a qu'une fraction de seconde pour choisir LA bonne personne à qui demander de l'aide. Comment faire le bon choix ?
Philippe Girard, membre fondateur du collectif Mécanique Générale, est un des auteurs en vue de la bande dessinée québécoise. Dans Rewind, il propose un album métaphorique qui se veut ambitieux, aussi bien sur le fond que sur la forme. La narration, qui reprend la structure répétitive employée dans le récent Code Source et le plus ancien Jour de la marmotte, est spécialement pensée et originale. De plus, comme le scénariste ne distille que très précautionneusement les différents éléments de son récit, une certaine tension perdure, durant l'espace des premiers chapitres. Malheureusement, si la manière est intéressante, l'intrigue en elle-même se révèle l'être nettement moins sur la longueur. Celle-ci manque cruellement de profondeur et laisse un sentiment d'inachevé au moment de refermer le volume.
Graphiquement, le trait qui semble un peu grossier à première vue se révèle des plus sophistiqués au fil des pages. Le dessinateur, avec un style à la frontière entre Andi Watson et Seth, offre des planches et des séquences des plus convaincantes. La mise en page est particulièrement audacieuse. En effet, l'auteur, jouant avec les codes du 9e art, multiplie les variations dans le découpage. Caméra subjective virevoltante, illustrations façon « puzzle » et coups de zoom inopinés, le résultat est déroutant et toujours plaisant de par son inventivité.
Rewind offre un bon moment de BD qui devrait plaire notamment aux amateurs des expériences de l'Oubapo.
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