L
a légende raconte qu'il y a bien longtemps, un sage fit graver sur deux tablettes d'émeraude le secret des Dieux. Bien des siècles plus tard, seuls quelques rares initiés connaissent encore l'existence de ces reliques. Loin de toute considération mystique, Vaucanson, un bricoleur à moitié charlatan, tente de survivre en proposant aux membres de la cour de Louis XIV des automates et autres machines extraordinaires.
Avec La table d'émeraude, Cédric Mainil propose un récit d'aventure des plus classiques. Le côté roman de cape et d'épée, légèrement teinté de fantastique, de l'histoire est très bien rendu. Les amateurs d'intrigues de palais, de mythe ancestral et de mousquetaires ne seront pas déçus. Par contre, le scénario pèche singulièrement de par une structure inégale. Les personnages principaux apparaissent un peu au hasard, sans aucune forme apparente de présentation, tandis que les épisodes dramatiques se succèdent sans jamais former un véritable tout. Il s'agit, certes, d'un premier tome servant d'introduction à une saga plus longue. L'enthousiasme et la volonté de vouloir raconter du scénariste est palpable, nonobstant, cet acharnement débridé étouffe drastiquement l'album. Au final, l'aspect un peu brouillon de cet assemblage narratif laisse le lecteur sur sa faim.
Fort de son expérience dans la BD historique, Mor illustre avec pas mal de panache les péripéties de cet étonnant chevalier mécanique. Tout en restant dans les canons du genre – cf. la production Glénat-Vécu des années quatre-vingts –, il arrive à imposer son style personnel. Malgré quelques choix hasardeux dans la mise en scène, la lecture reste agréable. Pour finir, la très discutable mise en couleurs de Silvio Speca, lourde et surannée, recouvre littéralement le trait du dessinateur. Une rapide consultation des quelques planches en N&B visibles sur le site internet de l'éditeur montre bien l'étendue des dégâts.
La table d'émeraude peine à convaincre. Espérons que le deuxième volume en préparation saura redresser la barre.
== Avis pour les 3 tomes ==
Bien meilleur que prévu! Normalement, je reste toujours sceptique devant ces albums financés par le public. Mais l'histoire que nous avons ici est bien racontée, bien écrite, avec de nombreux personnages qui viennent étoffer le scénario.
L'époque de Louis XIV ne m'intéresse généralement pas vraiment, mais une touche fantaisiste -- notamment avec un homme-automate et des tablettes d'émeraude censées pouvoir octroyer l'immortalité -- apporte un vent de fraîcheur à ce milieu souvent représenté. Divers complots se mettent en place, et la course aux tablettes est agréable à suivre.
Le tome 2 contient quelques scènes qui m'ont paru inutiles, et le tome 3 m'a un peu déçu, notamment par rapport aux tablettes d'émeraude, justement, mais j'avoue que je n'avais pas du tout vu venir la fin!
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire la série! Malheureusement, aujourd'hui, Sandawe n'existe plus.
Le chevalier mécanique se veut original de par son idée mi-homme, mi-automate au service du roi Louis XIV qui lui a fait couper la tête. On n'arrive pas à accepter facilement l'idée. Pour le reste, le thème de la conjuration contre le royaume a déjà été maintes fois bien exploité. On nous ressort en guise d'introduction le combat des dieux égyptiens à la manière d'un Yo Gi Oh.
L'aventure demeure néanmoins assez plaisante d'autant que le trait du dessinateur convient bien pour décrire cette belle époque costumée. Il y a certes l'anachronisme à digérer mais on fera avec dans ce récit de cape et d'épée.
Le concept de l'édition est celle du financement par les internautes à savoir les lecteurs du site sandawe.com.