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epuis que le monde a été frappé par une pandémie de grippe aviaire ayant décimée 116 millions de personnes à travers le monde, dont 23 millions d’Américains, le poulet est devenu le premier produit de contrebande. Traquant tout trafic illégal de volaille au sein de la Food and Drug Administration, Tony Chu doit maintenant se rendre sur la scène d’un nouveau crime alimentaire : le fils d’un sénateur est retrouvé mort avec une espèce de rongeur en voie de disparition enfoncé dans la bouche. Utilisant son don très particulier, le célèbre détective remonte une piste qui mène à un dîner de gala très exclusif…
Avec deux prix consécutifs aux derniers Eisner Award (Best New Series en 2010 et Best Continuing Series en 2011), la recette concoctée par John Layman et Rob Guillory ne cesse de faire mouche. Les deux auteurs continuent d’exploiter le talent pour le moins remarquable de Tony Chu au service d’une intrigue toujours aussi drôle. Rappelons, pour ceux qui viendraient de se mettre à table, que Tony est cibopathe, ce qui veut dire qu’il est capable de retracer l’histoire de tout ce qu’il ingurgite. Ce super-pouvoir peu commun lui permet donc, rien qu’en croquant une pomme, de savoir sur quel arbre elle a poussé et de retracer les marques des pesticides utilisés. Si ce don s’avère certes extrêmement utile afin de résoudre les enquêtes et remonter la piste des truands en grignotant quelques cadavres, il est également exploité à des fins burlesques et donne donc lieu à des situations pour le moins surprenantes. Cela résulte en un polar assez atypique, complètement déjanté, débordant d’humour et enchaînant des situations abracadabrantesques.
Après un détour exotique par l’île de Yamapalu lors du tome précédent, Tony Chu réintègre sa fonction aux côtés de son coéquipier John Colby et de son chef Mike Applebee. Au menu de cette nouvelle aventure particulièrement distrayante et pourvue de dialogues ciselés, il y a non seulement le retour marquant d’anciens personnages, tels que l’insaisissable Mason Savoy ou l’invincible coq de combat Payo, mais surtout beaucoup de scènes consacrées à la vie privée de Tony. Ce troisième volet permet ainsi de découvrir la famille Chu au complet, mais surtout sa nouvelle petite amie : Amelia Mintz, une chroniqueuse culinaire capable de décrire les plats avec une telle justesse que le lecteur a littéralement l’impression d’avoir les aliments en bouche.
Jouant avec la pagination, s’amusant avec les expressions exagérées d’un Tony de plus en plus malmené au fil des pages et illustrant les séquences gustatives avec malice, Rob Guillory propose un graphisme très cartoonesque et des personnages hauts en couleurs qui s’installent au diapason de l’aspect burlesque de cette saga.
À consommer d’urgence !
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