Égypte, an 739 après la fondation de Rome. L’air hagard, un homme hirsute surgit dans un village, se rue sur les récoltes et frappe les agriculteurs qui tentent de l’arrêter. Finalement appréhendé, il reçoit la visite de l’avocat Aurelius Clemens qui a accepté de s’occuper du litige parce que l’inconnu portait le sceau de son défunt ami Caïus Bracca. Interrogé, le prisonnier raconte son histoire. Celle-ci avait débuté dix ans plus tôt à Thèbes, par la découverte d’une barque à la dérive dans laquelle reposait un cadavre entouré d’objets d’une grande finesse et portant un parchemin rédigé dans une langue mystérieuse. Intrigué, Marcus Livius avait rapporté sa trouvaille à son supérieur, le centurion Bracca, qui, comme lui, avait alors flairé l’existence d’une civilisation aussi riche que puissante, quelque part loin en amont des sources du Nil. Dans le plus grand secret et sous le contrôle de son chef, Livius avait rassemblé des soldats prêts à tout, même à déserter à la veille d’une importante bataille, pour mener à bien une expédition vers ces terres prometteuses.
Une bande de légionnaires romains, une expédition vers de lointaines contrées, le synopsis de ce premier tome n’est pas sans rappeler en partie celui de Pour l’Empire, signé Merwan et Bastien Vivès. Cette ressemblance mise de côté, il reste un récit d’aventure qui tend vers l’épopée fabuleuse et dont de nombreuses touches – une réplique par-ci, un remarque par-là, ainsi qu’une citation éloquente en première page – laisse entrevoir que les auteurs souhaitent dénoncer les impérialismes aveugles à tout, hors leurs profits.
Dans Le Lion de Nubie, Richard Marazano met en place les principaux éléments et protagonistes d’une tétralogie aux accents clairement épiques qui transporte le lecteur en Afrique, des bords du Nil à une forêt luxuriante, en passant par le désert. L’introduction, située quelques années après les faits rapportés, entre en résonance avec les révélations de Marcus Livius et prépare à ce qui est raconté ensuite. Si le procédé s’avère classique, il n’en est pas moins habile et constitue un bon guide. Le flash-back qui commence alors plonge enfin le lecteur dans l’action proprement dite. Riche en évènements, la narration pâtit cependant d’un léger manque de fluidité, certains enchainements étant un peu abrupts et venant casser le rythme. Ceci dit, l’histoire se révèle cohérente et les nombreuses péripéties viennent ajouter ce qu’il faut de sel à cette équipée qui, d’assurée au début, devient de plus en plus malaisée. Cela donne lieu, au fil de l’album, à quelques accrochages entre les membres de l’expédition, ce qui permet de développer et d’affiner leurs caractères respectifs.
Le récit est porté par le dessin de Marcelo Frusin, dont le trait épais ne fera sans doute pas l’unanimité et confère une rudesse certaine aux planches. Par ailleurs, malgré une indéniable expressivité des visages, quelques perspectives malheureuses viennent gâcher un travail au demeurant assez honorable. La mise en couleurs laisse également une impression mitigée. En effet, si l’aspect sombre des pages n’est pas des plus agréables, le rendu général colle bien à l’ambiance générale, ainsi qu’aux différents paysages et moments.
Sans être tout à fait exaltant, ce premier tome de L'Expédition ouvre honorablement une aventure classique dont la suite permettra peut-être de mieux la jauger.
L'expédition met en scène des légionnaires romains installés en Egypte qui décident de traverser le grand désert pour découvrir de nouvelles civilisations inconnues pouvant leur apporter des richesses. Rome avait en effet une grande soif d'or. L'idée est assez intéressante dans son principe. J'ai lu récemment une étude sérieuse qui indiquait qu'une légion de soldats romains s'étaient perdus jusqu'aux confins de la Chine. Il est dès lors possible qu'une autre ait pu rejoindre les territoires de l'Afrique Centrale. Cela demeure qu'une théorie jusqu'à preuve du contraire.
Il est dommage que le dessin soit si noirci qu'on ne distingue à peine les détails avec une mise en couleur assez terne pour couronner le tout. Par ailleurs, certains passages comme l'engagement des dix mercenaires m'ont paru interminables. Quand le récit commence à devenir intéressant après une bonne introduction, c'est déjà la fin. on se rend compte qu'il ne s'est pas passé grand chose. Je serai quand même très curieux de voir la suite car cela s'inscrit dans le cadre de ces aventures exotiques assez prenantes.
Le second tome nous entraîne dans cette Afrique mystérieuse où le danger guette. Beaucoup y perdront la vie parmi les légionnaires romains. Cet épisode est également marqué par le thème des dissensions internes. Je regrette également que des visages sont aussi ressemblants ce qui entraine un peu de confusion. C'est un plaisir que de découvrir une civilisation noire riche et puissante qui a pourtant été en marge de l'Histoire. Bref, une aventure de bonne facture.
Je viens de dévorer ce premier tome, l'histoire est originale. On imagine bien la convoitise d'un trésor attirer ces romains au-delà de leurs frontières. Vivement la suite !
Cette histoire se classe dans la catégorie peplum, peu répandue malgré le succès des Aigles de Rome de Marini, ou , plus ancien, Alix de Martin. Le traitement visuel est par contre complètement différent mais c'est là que cela me gêne. Le travail graphique est important mais le thème ne se prête pas à la palette graphique et les traits des personnages sont trop lisses. Par contre les couleurs tirent beaucoup sur le vert et cela se prête bien à la jungle africaine et aux bords du Nil, le désert est quant à lui... désertique! Le scénario est efficace à défaut d'être original, on connaît la fin dès le début mais on attend quand même beaucoup du cœur du récit, mais pas avant le tome 2!
j'ai bien aimé cet album acheté un peu au hasard.
le style de dessin assez sombre convient bien au scénario (bien éloigné du complexe du chimpanzé).
il est visible que le dessinateur provient du milieu des comic's.
pour un amateur de Conan comme moi il y a comme un air de déjà vu mais dans le bon sens du terme.
j'attends avec impatience le T2
Le rêve, l'aventure, la découverte voilà le moteur essentiel de ce premier volume. Partir à la recherche d'une civilisation qui bien évidement ne peut avoir que des trésors fabuleux à nous offrir. Nous voilà en Pissaro, indiana jones, lara croft...
Ce type de scénario ne peut que nous allécher. le dessin ultra réaliste nous plonge immédiatement dans l'univers de cette aventure, nous sentons les odeurs, ,nous entendons le bruit et le silence, nous sommes transporter dans l'atmosphère antique. Une vrai réussite graphique.
L'intrigue commence fort avec un rythme dès le départ très soutenu et plein de promesses, mais il faiblit jusqu’à presque s'enliser dans le dernier tiers de l'album. Mais heureusement nous finissons sur une ouverture très large de l'histoire, qui laisse subodorer un second album plein de surprise et de rythme. Donc à suivre...