V
iolette vient de larguer son petit copain et se retrouve chez ses parents, perdue entre un job à mi-temps au labo d’analyses de sa mère et un avenir incertain.
Hélène est une studieuse acharnée qui délaisse sa vie de couple au profit d’une thèse qui monopolise son temps et ses pensées.
Lila s’est fait surprendre dans les bras du compagnon de sa colocataire et tente de recoller les morceaux avec une bande d’amis qui lui tourne dorénavant le dos.
Merwan (Pour l'Empire, L’Or et le Sang) est un auteur talentueux qui dresse ici le portrait de trois jeunes filles qui ont comme point commun d’être coincées dans Le bel âge : cette période charnière de la vie, située entre l’adolescence et le monde des adultes. L’une légèrement dépressive, l’autre carrément "workaholic" et la dernière légèrement mythomane se retrouvent à ce carrefour de leur existence, fait de choix, d’aspirations et de soucis sentimentaux.
À l’instar de Bastien Vivès (Le goût du Chlore, Dans mes yeux, Amitié étroite, Polina) et de Thomas Cadène (Les autres gens), Merwan s’intéresse donc aux questionnements de jeunes adultes en manque de repères, cherchant encore leur place dans la société. Usant de dialogues parfaitement ciselés et passant continuellement d’un personnage à l’autre, il parvient à rendre ce quotidien somme toute banal, assez intéressant à suivre.
La mise en scène quasi cinématographique accompagne brillamment ce récit choral qui s’invite de manière intimiste dans la destinée de ces trois jeunes filles. En saisissant les regards et en accentuant les non-dits, l’auteur parvient à distiller les sentiments qui accompagnent cette phase de transition, pas toujours belle à vivre.
Ce premier volet est la mise en place très prometteuse d’une trilogie qui aurait probablement gagné à être publiée en un seul tome.
Ce premier tome du Bel Âge, est un récit d'apprentissage écrit et mis en images par Merwan, et qui évoque ce moment de la vie entre la fin de l'adolescence et l'entrée dans le monde adulte.
Vous l'aurez compris, le thème abordé est sur les relations et les questionnements de jeunes adultes.
On suit ici la destinée de trois jeunes femmes qui ne se connaissent pas. Voici trois histoires différentes, aucun point communs entre elles, si ce n'est d'avoir ce (presque) bel âge.
L'auteur commence par nous les présenter individuellement, un peu comme sur la quatrième de couverture.
Donc, faisons connaissance avec Violette. Facile, c'est la brune ! Elle as 24 ans, vis chez ses parents et vient de rompre avec son copain. Elle s'interroge sur son avenir, elle ne parvient pas à prendre sa vie en main.
Puis, c'est au tour de Lila, un peu mytho, elle s'invente des amants, des amis. C'est la blonde.
Et enfin, Hélène, la studieuse qui s'acharne sur sa thèse et dans son couple mais quelque chose lui échappe. Elle est rousse ou châtain clair !
Les présentations étant terminées, nous allons les suivre sans que la narration n'en soit coupée. le tout forme une chronique douce de jeunes femmes face à leur destin.
Où le portrait d'une jeunesse en perte de repères ?
Merwan utilise ici le même trait que dans Polina de Bastien Vivès, c'est bluffant !
La couleur de Romain Trystram, limite froide et changeante en fonction des personnages, colle bien à l'ambiance de l'histoire, les émotions sont transmises.
Avec des plans rapides et efficaces, Merwan, l'est également. Il dresse un bon premier album d'un triptyque, bien construit en tout cas.
Aucun désordre dans le fil conducteur de cette histoire, c'est bien suivi, bien amené et ça se lit assez vite, d'une traite.
A la sortie de cet album, je ne me suis pas encore attaché aux trois jeunes femmes, mais je m'attend bien entendu à une évolution, un épanouissement, qui devrait logiquement se diriger vers quelque chose d'ordonné !
A moins que ça ne soit plus compliqué que ça ... La suite au prochain épisode.