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éguisée en garçon et simulant un accident de pédalo, Judith est recueillie par les habitants d'une somptueuse maison rouge qui surplombe le lac du haut de la falaise. Accueillie sous le nom de Damien, la jeune fille n’est pas vraiment là par hasard. Sous le couvert de sa fausse identité, elle cherche en effet à trouver des informations sur son défunt père, qui n’est autre que l’ancien propriétaire de cette villa abritant dorénavant sa belle-famille. Invitée à passer la soirée et la nuit en compagnie de la veuve du célèbre sculpteur, de son fils et de quelques amis, la fille cachée de l’artiste tente de percer les secrets familiaux.
Avant de paraître sous forme d’album, ce récit de Sacha Goerg, fondateur des éditions L’employé du moi, fut partiellement pré-publié sur le site de GrandPapier. En emboîtant le pas détrempé de cette jeune naufragée, le lecteur s’immisce progressivement dans l’intimité des différents personnages. Si l’accès à cette luxueuse demeure semble aisée, les clés du récit sont, par contre, bien plus difficiles à trouver. Les masques ont beau tomber un à un, mettant à nu les secrets de chacun, l’intrigue ne se limite pas aux invités de cette soirée, mais implique également le décor de ce huis-clos. De l’homosexualité du fils à l’existence de Judith, en passant par les ambitions personnelles des uns et les échanges sous la table des autres, c’est toute la façade de cet édifice familial qui finit par s’écrouler, transformant finalement cette prison dorée en un amas de ruines.
Le graphisme ne cherche pas non plus à se confiner dans des cases, mais utilise au maximum les espaces et les silences, quitte à perdre le lecteur aux frontières de la réalité. Dessinée à l’aquarelle, cette quête identitaire aux accents fantastique ne s’exprime pas seulement par le biais de dialogues, mais laisse également beaucoup de place aux non-dits.
Si la plupart auront l’impression de naviguer en eau trouble, certains parviendront néanmoins à garder la tête hors de l’eau et ressortiront ravis de cette lecture.
Parfois, il m'arrive de faire ce que j'appelle une séance de rattrapage. Je n'avais pas vu la sortie de ce titre il y a 10 ans.
On a une jeune adolescente (déguisée en homme) qui tombe de son pédalo sur un lac : c'est la jeune fille de l'eau ! Elle trouve refuge chez une dame qui lui vient en aide et qui vit avec son fils également adolescent. Elle possède une belle baraque isolée en une belle vue sur ce lac.
C'est le genre de roman graphique un peu intimiste qui éclaire sur les secrets de famille. Cette BD reste un véritable huis clos un peu bizarre qui mise sur une révélation. Il y a un mélange entre un côté réaliste et des choses assez farfelues.
Pour autant, le scénario ne m'a pas du tout convaincu bien au contraire malgré certains éléments qui pouvaient attirer mon attention. L'intrigue est beaucoup trop déroutante en ce qui me concerne pour être crédible. Mais bon, cela peut plaire à un autre public.
J'ai beaucoup aimé la douceur de ce dessin minimaliste tout en aquarelle. Cela donne un bel effet à l'ensemble à savoir la spontanéité dans une ambiance un peu délavé. D'un point de vue technique, c'est bien réalisé avec un bon découpage mais cela ne me suffit pas.
En conclusion, un mélange de genres qui ne m'a pas paru assez pertinent surtout avec un final qui jouera la carte catastrophisme ce qui a fini par me lasser un peu. Mais bon, cela peut se défendre.
Les dessins à l'aquarelle, qui se passent de cadres m'ont séduite et portée jusqu'au bout du récit.
Mais je n'ai pas été transportée par l'histoire. Un peu perdue par moment je dois dire.
Une très bonne bd proposée ici par Sacha Goerg. Des dessins simples mais efficaces, une histoire poignante et des personnages au caractère bien marqué. Avec une touche de fantaisie qui sort cette ouvrage de la monotonie. Je recommande !