Devenir mafieux

V ous en rêviez ? Yannick Dahan et Amazing Ameziane l’ont fait : Devenir Mafieux, LE guide indispensable pour en finir avec la vie morne et triste du parfait travailleur. Terminés les petits boulots de prolos, les fins de mois difficiles, le système D pour grappiller quatre sous. Bienvenue dans le monde merveilleux de l’argent facile, des filles sublimes et des bolides surpuissants.

Évidemment, certains naissent avec quelques prédispositions. Les chanceux… Prenez Jérôme Caravell dont l’évocation du prénom fait désormais trembler le plus aguerri des banquiers. Une carrière de trader qui a mal tourné, un séjour en prison pour endurcir le jeune homme qu’il était, une rencontre avec la pègre en prenant bien soin de rajouter un « i » à la fin de son patronyme et le voilà prêt à gravir les échelons qui devraient le mener vers les sommets du banditisme.

Attention, le ton de ce guide paru chez Soleil est à mille lieux de ceux trouvés habituellement chez un éditeur concurrent, dont les sujets tournent autour du jeune père, du nouveau conducteur ou du futur retraité. Non, l’humour de Devenir Mafieux est résolument grinçant et acide. Certes, les gags ne font pas toujours mouche et certains passages sont un peu longuets pour ne pas dire lourdingues. Cependant, quelques trouvailles parviennent à provoquer quelques sourires : une poignée de références bien senties, le séjour en prison de Caravell ou le dernier chapitre intitulé les « Soprenar ».

Un album divertissant servi par un dessin correct mais qui a peu de chances de susciter des vocations. Et c’est tant mieux.