A
près avoir franchi une des portes d'une pièce qu'il avait mise au jour en rénovant sa demeure, Joe Horton s'est retrouvé dans une version alternative de son passé. Exit sa carrière d'écrivain, il est maintenant un rocker adulé. La solution la plus logique pour retrouver sa vie et sa famille est de repasser la porte dans le sens inverse, pense-t-il. Encore faut-il être certain d'emprunter le bon passage...
Rodolphe ajoute plusieurs destins à son héros dans ce deuxième tome de Si seulement ?. Ces possibilités sont intéressantes en soi, mais ne nourrissent pas vraiment l'intrigue de départ. Comme dans le premier volume, le scénariste se limite à présenter, certes avec un talent certain, des situations sans trop se soucier de les lier à l'aide d'une trame narrative centrale. Horton, le fil rouge, se retrouve dans différentes « peaux », passe des seuils pensant se sauver, pour se retrouver, une fois encore, dans de nouvelles conjonctures peu agréables et souvent très violentes. La « logique » toute tirée d'un épisode de la Quatrième dimension est respectée, mais la lecture traîne un peu en longueur.
Les USA du début des années soixante continue à inspirer Lounis Chabane. Ce dernier offre des planches remplies de néons, de belles bagnoles et de gomina. Son style, qui rappelle le travail de Gilles Mezomo (Luka, Nouveau monde) par moments, est efficace, particulièrement pour les personnages. Le trait, très fin, est néanmoins un peu plat, heureusement, sa mise en couleurs, très lumineuse, permet un rendu global des plus convaincants.
Un second opus en mode « attente », espérons que la conclusion de cette histoire arrivera à donner un peu pep à ce titre.
Un 2ème tome un peu plus enlevé que le 1ier puisque notre héros a enfin compris qu'il glisse vers des réalités alternatives. Reste que l'ensemble se laisse lire mais sans passionner la faute à des raccourcis de scénario et à des dessins moyens.
Peut mieux faire.
6/10.