E
n décembre, alors que l’hiver et le froid s’installent, Noël constitue un fanal lumineux et chaleureux, une promesse de partage et d’amitié, un moment d’échanges et d’espoirs. Autant de valeurs positives qui, au-delà du caractère religieux de cette fête ou de son aspect souvent trop commercial, donnent lieu à une joyeuse effervescence et se traduisent par un certain état d’esprit, maintes fois mis en scène. Les éditions Delcourt ont bien compris la richesse du thème et, en publiant ce recueil de sept histoires, contribuent à vivre pleinement cette période festive. En cinq à dix pages, les auteurs, en duo ou solo, livrent leur copie, tantôt réaliste, tantôt humoristique, tantôt merveilleuse. Cela forme un ensemble très divers mais nullement hétéroclite, car tous s’attachent, chacun à sa façon, à montrer et souligner la magie de Noël, ses mystères, sa joie communicative et ses petits miracles. Des terres enneigées de l’Antarctique et des rives du Klondike à un Paris illuminé, en passant par l’intérieur cosy d’un tronc d’arbre ou un village du XVIIIe siècle, l’alchimie opère, la chaleur chasse les frimas, l’entraide prend le pas sur l’égoïsme.
Alors que Benoît Frébourd adapte une nouvelle de Jack London, portée par son trait lâché et sa colorisation alternant tons chauds évoquant le coin du feu et nuances glaciales, les autres auteurs proposent des récits originaux. L’aventure des aviateurs d’Etienne Le Roux, magnifiée par le dessin précis et riche de Thierry Ségur, verse dans le fabuleux à travers une rencontre aussi inattendue que mirifique. Partant également du réel, mais agrémenté de merveilleux, le conte d’Estelle Meyrand autour d’une femme qui rapetisse évoque l’impression de redevenir enfant à l’approche de Noël. Algésiras choisit, elle, de présenter une fable fantastique sur l’entraide au cœur de la forêt, joliment accompagnée par le dessin tout mignon d’Aurore qui colle parfaitement à l’ambiance. Le mendiant devenu riche et constructeur de ponts de Gradimir Smudja ne manque pas de faire sourire et d’attendrir, tandis que la mise en images de toute beauté souligne, s’il en était encore besoin, le talent incontestable de l’auteur. Le conte de Lola Moral, dessiné par Sergio Garcia dans un style délié et assez dynamique, montre que la science et la fête de la Nativité ne sont pas incompatibles. L’album s’achève sur une classique « Véritable histoire de Noël » signée Nathalie Ragondet qui dévoile comment, grâce aux inventions de sa dulcinée, le père Noël a pu devenir celui que l’image populaire véhicule.
Un Noël extraordinaire remplit parfaitement son office de florilège. Une BD à mettre au pied du sapin et à savourer au coin du feu.
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