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n ce mois d’août 1914, la nouvelle des troubles en Europe arrivent péniblement à Papeete (la ville ne possède même pas de poste de TSF !). Les quelques militaires en garnison improvisent néanmoins, dans l’indifférence presque générale, la défense de la ville. Indifférence qui sera de courte durée quand deux croiseurs allemands sortis d'on ne sait où feront leur apparition au large de l'île. Dans le même temps, Simon Combaud est arrivé en Polynésie, cet étrange individu cultivé est sur la trace d'un meurtrier. Entre charmantes vahinés et conflit mondial en devenir, son enquête ne sera pas de tout repos !
Didier Quella-Guyot (Pyramides) a bâti son intrigue autour d'un épisode méconnu de la Première Guerre Mondiale : le pilonnage de Papeete par la marine de guerre germanique. Très savamment construit, le scénario se décompose en plusieurs fils narratifs finement emmêlés. Aux différents tenants et aboutissants historiques réels (l'organisation de la société locale, l'armée, la reine, le gouverneur, etc.), le scénariste a ajouté un protagoniste purement fictif, Simon Combaud. Pour l'instant très mystérieux, ce personnage, véritable pivot de l'histoire, joue le rôle de l'étranger maladroit qui débarque dans ce microcosme insulaire aux manières très codifiées. Sans doute sera-t-il appelé à jouer un grand rôle plus tard. Du fait de l'importante quantité d'éléments à introduire, l'album met un peu de temps pour se mettre en marche. Didier Quella-Guyot semble être tombé sous le rythme nonchalant des Tropiques, il distille son récit, petit-à-petit, tel le jeu du ressac sur les galets.
Qui dit Polynésie, dit lumières et couleurs intenses. Sébastien Morice (Le café des colonies, déjà en collaboration avec Didier Quella-Guyot) l'a bien compris et a mis toute sa science de la palette graphique pour retranscrire l'atmosphère de ces lointains territoires. Le résultat est des plus probants, même si le rendu informatique invariablement net et exact manque un peu d'âme pour qui a en mémoire les toiles de Paul Gauguin. La mise en page, extrêmement travaillée, se joue admirablement de la densité du propos et rend la lecture très plaisante.
Marchant un peu sur le même principe – la guerre à l'autre bout du monde - que Commando Colonial d'Appollo et Brüno, Rouge Tahiti réussit néanmoins à se démarquer par son originalité propre et sa réalisation des plus soignées. À découvrir.
(Vaut pour les deux tomes)
Une excellente surprise, dessin, couleurs, scénario. Le double fil rouge - que vient faire le héros à Tahiti + enquête policière - n'est la que pour nous maintenir livre ouvert et n'a finalement que peu d'importance, le but du scénariste étant visiblement de nous faire connaitre une page d'histoire de France méconnue.
Cela donne un scénario original qui nous évite la leçon d'histoire pure et dure, et nous change des western, héroïc fantaisy, et autres dystopies, aussi bons soient-ils.
La cinquième étoile saute à cause d'une fin que je trouve un peu abrupte, pour ne pas dire bâclée.
Papeete évoque pour tous une jolie ville dans une île paradisiaque perdue au milieu de l'Océan Pacifique. Cette bd relate d'un fait plutôt méconnu: celui de la participation de Tahiti à la Première Guerre Mondiale. Pourtant, le vrai théâtre des opérations était situé à 18000 Km de là.
Les auteurs se servent de ce fait historique pour bâtir une histoire à propos d'un enquêteur à la recherche d'un meurtrier. Je n'ai pas senti la douceur des vahinés parcourir tout mon être. Les protagonistes manquent singulièrement de consistance si bien qu'on ne se sent pas très concernés par leur sort. Bref, cela manque de saveur. Où sont donc passées les oranges ?
Par ailleurs, le dessin ne m'a pas paru très réussi et le scénario m'a paru plutôt plat. Pour autant, c'est une lecture qui passe encore comme une carte postale avec son cachet. Sinon, on sait tous que le paradis terrestre n'existe pas car autrement, cela se saurait. Guerre et meurtre réussissent toujours à salir le sable blanc.
Hélas, cette bande dessinée n’est qu’une perte de temps prétentieuse, pompeuse, insipide, médiocre ne présentant aucun intérêt !
Critique pour les 2 tomes de la série.
Très beau panorama de Tahiti en 1914 : société coloniale, administration française, école de peinture...
Sur fond de Première Guerre Mondiale et d'enquête sur la mort de vahinés...
La création de ce scénario sur la base de faits et de personnages réels donnent encore plus de corps à ce diptyque.
Les pochettes des deux albums sont magnifiques.
Dessin bien en place, précis et efficace, rend bien la chaleur des vahinés, on se sentirait presque contre leur peau (Grrrr...). Pas de vulgarité, juste une insouciance "violée" par une guerre aussi dévastatrice qu'absurde. Le deuxième tome conclura ce diptyque de la meilleure manière. Rien à redire, scénario et dessin se conjuguent à merveille, il manque des histoires comme celles-là en BD. A lire, relire, sans modération.
Une bonne BD mêlant histoire et policier.
L'histoire de Tahiti perdue au fond du Pacifique et qui un jour se réveille en pleine guerre mondiale.
L'histoire d'un sérial killer qui s'en prend aux vahinées.
Un album qui aurait mérité un à deux points de plus si les dessins étaient meilleurs.
A suivre tout de même.
7/10.